Midi Olympique

CASTRES L’A DÉJÀ FAIT

SI LES TARNAIS FONT FIGURE D’OUTSIDERS, IL N’EN RESTE PAS MOINS QUE LA CONFIANCE ACCUMULÉE EN BARRAGE ET EN DEMI-FINALE FAIT DES HOMMES DE CHRISTOPHE URIOS DE DANGEREUX ADVERSAIRE­S, QUI PLUS EST, EN FINALE…

- S. V. V. B. V. B.

LES CADRES QUI MONTENT EN PUISSANCE

Comme le dit si bien le centre Thomas Combezou, « On n’a pas de star à Castres. Donc on doit être à 200 % » Certes, les Tarnais n’ont ni Nemani Nadolo ni Juan Imhoff. Mais ils ont des leaders. Des leaders de jeu, d’abord, et une colonne vertébrale qui paraît plus solide que jamais. Même en l’absence de Jody Jenneker, Marc-Antoine Rallier a parfaiteme­nt tenu son rang, et a très bien négocié la douzaine de touches qu’il eut à faire. Dans le couloir, Ma’ama Vaipulu a encore apporté sa puissance, et a mis les siens dans l’avancée. La charnière, elle, n’a jamais semblé aussi performant­e avec un Rory Kockott et un Benjamin Urdapillet­a que les phases finales subliment. À l’arrière, Julien Dumora réalise la meilleure saison de sa carrière. Les leaders de jeu sont là, donc. Mais ils ne sont pas seuls : au Groupama Stadium, le jeune capitaine Mathieu Babillot a impression­né par sa hauteur, sa maturité et sa sérénité alors qu’il fut à la pointe du combat pendant 80 minutes. Il a été parfaiteme­nt secondé par Rodrigo Capo Ortega, qui retrouvera ses galons de capitaine pour la finale, mais aussi Anthony Jelonch, Loïc Jacquet, Antoine Tichit et Danie Kotze, les autres figures emblématiq­ues du pack bleu et blanc. Derrière, Thomas Combezou s’affirme aussi en patron de la défense de la ligne, et a encore signé une prestation défensive impression­nante qui musela les Racingmen. Bref, le CO n’a peutêtre pas d’aussi grands noms que son futur adversaire, mais il a des hommes sur qui il peut compter. Et c’est bien là l’essentiel.

OUTSIDER, LEUR POSITION PRÉFÉRÉE

Quelle était la cote de Castres dans la course à la qualificat­ion face à Pau, La Rochelle ou au Lou ? Vers qui penchait les pronostics avant le barrage à Toulouse ? Et avant la demi-finale, qui rassemblai­t le plus de suffrages ? Depuis le début de la saison, les Tarnais n’ont cessé de déjouer la prétendue logique, comme à Marcel-Deflandre, Ernest-Wallon ou Marcel-Michelin lors de la phase régulière. S’ils déplorent de temps à autre ce statut d’éternel challenger, ils en tirent avant tout une force intérieure. Dans ses préparatio­ns de match et dans les discours, CO se délecte, se nourrit de cette position de faux petit face aux vrais grands. Dans le fonds, l’affiche de samedi leur va à ravir car tout ou presque plaide en faveur de Montpellie­r. Rarement une finale aura paru aussi déséquilib­rée sur le papier : « Il y a un immense favori, décrivait Pierre-Yves Revol depuis le Groupama Stadium. Ils évoluent à un niveau auquel il faut s’élever. Je ne sais pas si nous en sommes capables. »

« Ils ont très peu de points faibles », confirmait Thomas Combezou. Mais plus le défi paraît grand, plus Rodrigo Capo Ortega et ses partenaire­s deviennent dangereux. Ils arriveront au Stade de France avec absolument tout à gagner, avec un état d’esprit plus remonté que jamais et avec une stratégie minutieuse­ment taillée pour contrer, celle où ils se trouvent être les plus à l’aise. Face à Toulouse et au Racing 92, cette approche avait fonctionné. L’euphorie aidant, tout peut arriver.

« Nous n’avons pas l’effectif pour rivaliser sur toute une saison mais, sur un match, cette équipe est capable de tout », résume Anthony Jelonch. En 2013, face aux galactique­s de Toulon, le CO partait aussi de loin, de très loin, et pourtant…

UNE VRAIE CULTURE « FINALE »

« Trois finales en six ans, il n’y en a pas beaucoup qui peuvent en dire autant. » Le rappel historique vient d’un membre du staff castrais. Effectivem­ent, le Castres olympique devient un habitué du Stade de France. À titre de comparaiso­n, Montpellie­r ne s’est plus approché du Brennus depuis 2011. Certes, du dernier voyage à Saint-Denis, en juin 2014, il reste seulement Rory Kockott, Christophe Samson, Yannick Caballero et Rodrigo Capo Ortega dans l’effectif actuel. Mais ce vécu compte. Car au sein du club, il a permis de forger une culture finale. Marc-Antoine Rallier ou Mathieu Babillot, non alignés lors des deux finales, ont par exemple déjà appréhendé de près un tel événement. De manière plus générale, avec huit participat­ions sur les neuf dernières phases finales de Top 14, le CO est mentalemen­t paré pour aborder ce rendez-vous. Les sélections internatio­nales ne constituen­t pas la seule expérience valable du haut niveau.

Newspapers in French

Newspapers from France