Midi Olympique

« Il y avait quelques signaux... »

- Propos recueillis par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Après votre succès à Toulon, il semble vous avoir manqué un peu d’essence dans le moteur…

On a manqué de fraîcheur, de pétillant. Il faut reconnaîtr­e que Montpellie­r a été au-dessus de nous physiqueme­nt, ils nous ont fait mal. J’ai senti après ce match de 100 minutes à Toulon que mentalemen­t, c’était difficile d’enchaîner. J’avais bien dit aux mecs de prendre deux jours pour eux, de couper complèteme­nt avec le rugby. Mais ça reste compliqué… À la veille de la rencontre, je trouvais les mecs un peu plus tendus que d’habitude, il y avait quelques signaux… On a eu du mal à se remobilise­r après toutes ces émotions.

Pour vous, le match ne s’est-il pas terminé après le carton de Gill…

Même sans le carton, on n’aurait certaineme­nt pas gagné, il ne faut pas se mentir… Les Montpellié­rains nous ont dominés dans tous les secteurs, hormis peut-être la possession du ballon et on sait très bien que ça ne veut rien dire. C’est vrai que l’expulsion temporaire de Liam Gill nous a nous fait très mal avant la mi-temps. À ce moment, Montpellie­r a su accélérer…

Tactiqueme­nt, vous avez aussi semblé jouer contre-nature…

On savait que le jeu au pied faisait partie des points forts héraultais et je ne voulais pas qu’on tombe dans ce pingpong rugby. J’aurais aimé qu’on contreatta­que un peu plus, car c’était la seule façon dont nous aurions pu les embêter un peu. Ils jouent à leur rythme, celui de leurs leaders de jeu. Pour les inquiéter, il fallait les amener au-delà de leur rythme de croisière. Nous n’avons pas su y parvenir, et ils ont su nous imposer leur rythme, bravo à eux.

Les choix d’aller en touche plutôt que de prendre les points en début de match ont pu interpelle­r…

Face à cette équipe, il fallait bien tenter quelque chose car comme à Toulon, en jouant un match normal, on n’aurait pas gagné. Bien sûr qu’il fallait aller en touche. Mais ça n’a pas fonctionné, c’est comme ça.

Le score en lui-même n’est pas non plus anecdotiqu­e, puisque vous avez encaissé 40 points pour la première fois de la saison…

L’histoire est comme ça, il n’y a rien d’autre à dire et se taire. Il y a un dicton qui dit qu’on ne perd jamais mais qu’on apprend. Vendredi, on a appris. Ce que je retiens surtout, c’est que Montpellie­r nous a respectés. On a au moins gagné le respect. La saison aurait été fantastiqu­e avec le titre mais elle est belle, c’est clair. Je suis fier de mes joueurs. On n’a pas l’effectif de Montpellie­r mais en termes de collectif, on a eu des valeurs avec des gars qui jouent bien ensemble.

Le rendez-vous est pris pour l’avenir, en tout cas…

Cette saison va compter. C’est une étape vers là où on veut aller. On était en Pro D2 il y a deux ans et il n’y a pas si longtemps, le Lou jouait devant 2 000 personnes… Là, on est allé chercher notre qualif’contre Montpellie­r à Gerland, devant 19 000 personnes. Il faut continuer de grandir avec notre première participat­ion en Champions Cup, et des joueurs qui vont nous rejoindre. Mais pour le moment, tout ce à quoi on aspire, c’est un peu de repos. Les joueurs vont avoir cinq semaines de vacances et moi-même, je vais couper quelques jours. Après quasiment deux saisons non stop (il avait enchaîné la saison dernière avec la tournée des Barbarians en Afrique du Sud, N.D.L.R.), j’en ai bien besoin…

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