ALORS, C’ÉTAIT COMMENT ?
MALGRÉ LA PRÉSENCE DU CLUB LOCAL ET LES EFFORTS DÉPLOYÉS, JAMAIS L’AMBIANCE N’A VÉRITABLEMENT DÉCOLLÉ AU GROUPAMA STADIUM, PAS VRAIMENT AIDÉE PAR LE SPECTACLE PROPOSÉ PENDANT DEUX JOURS.
Après des escapades à Toulouse, Marseille, Bordeaux, Nantes ou Rennes, Lyon est devenu cette année la nouvelle destination des demi-finales du Top 14. Un pari osé, car si le flambant neuf Groupama Stadium demeure un bijou, la question de la portée de l’événement pouvait poser question dans une ville traditionnellement inféodée au football, un week-end de finale de Ligue des Champions, durant lequel le club de basket de l’Asvel disputait également un quart de finale. Il va ainsi sans dire que dans cette optique, la présence surprise du club local constituait une bonne nouvelle… « Ce sera un plus en termes d’animation, puisque beaucoup de supporters du Lou vont se mobiliser autour de l’événement, confirmait dans la semaine le président de la LNR, Paul Goze. La ville de Lyon a réalisé des efforts extrêmement conséquents en matière d’accueil et de manifestations. Elle s’est particulièrement engagée, investie et pour les années futures, elle a placé la barre très haut. » Il est vrai que la ville avait mis les petits plats dans les grands, entre l’installation d’un village rugby sur la place Bellecour, alors que les bars et restaurateurs lyonnais ont de leur côté joué à fond le jeu de l’ovale puisque dans tous les quartiers historiques, tandis que la galerie Kiblind exposait de son côté une série d’affiches réalisée par quatorze illustrateurs différents, croquant chacun un club du Top 14. Des oeuvres qui pouvaient par ailleurs être observées sur la Rue de la République ainsi que sur les grilles de l’hôtel de Ville, en passant par le parvis du Groupama Stadium.
UN RECORD D’AFFLUENCE QUAND MÊME
Toutes ces bonnes intentions pour quoi, nous direzvous ? Un rendu assez décevant, osons l’avouer. Il faut à ce titre avancer la circonstance atténuante que le spectacle sportif n’a jamais véritablement été au rendez-vous, faute de suspense le vendredi soir, et de qualité technique le samedi. De fait, l’ambiance n’a jamais atteint des sommets, en dépit d’un record d’affluence enregistré vendredi soir (avec 58 664 spectateurs, le Lou - Montpellier a dépassé les 58 069 du derby Lyon - Saint-Étienne disputé au mois de février). Malgré les efforts braillards des speakers, jamais le stade ne sembla en mesure de vibrer à l’unisson, sauf au moment de conspuer lors de leurs apparitions sur les écrans géants les légendes sportives que demeurent Michel Platini et Serge Blanco, ainsi que le maître des lieux JeanMichel Aulas ou le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, ancien maire de la Lyon. Pourquoi ? On se le demande encore, comme on s’interroge sur les trop nombreux sifflets lors des tentatives de tirs au but. Alors certes, l’atmosphère demeurait festive aux abords du stade, distillée par les performances de DJ Set ou les mélodies entraînantes d’une banda géante. Reste que malgré bien des efforts louables, comme le feu d’artifice du vendredi ou la démonstration de la patrouille de France samedi, les organisateurs n’ont pas réussi à faire décoller une atmosphère des plus feutrées, qui plus est endeuillée par le retour dramatique d’un car de supporters beaucairois (lire page 32). De quoi laisser le sentiment d’un week-end certes réussi mais beaucoup moins que les précédentes éditions. À l’image de la tendance du moment, en somme…