LE POING SUR LA TABLE
LES SARACENS ONT REMIS LES PENDULES À L’HEURE. ILS ONT TOTALEMENT DOMINÉ EXETER EN FINALE PAR UNE DÉMONSTRATION D’EFFICACITÉ DONT ILS ONT LE SECRET.
Dire que nous avions sacré Exeter favoris de cette finale ! Les Saracens nous ont ramenés à la réalité par un de ces coups de poing sur la table dont ils ont le secret. On n’a pas compris où étaient passés les huit points qui séparaient les deux équipes à l’issue de la saison régulière au profit des Chiefs. Les Sarries ont conquis leur quatrième titre en cinq ans par une leçon d’efficacité. Une façon de laisser passer l’orage initial par une défense de fer puis un art consommé pour marquer deux essais coup sur coup, presque facilement. Ils ont aussi dominé les débats en mêlée, au moins en première période. Bravo au trio KochGeorge-Mako Vunipola !
Exeter s’est épuisé à tenir le ballons sur vingt temps de jeu… en vain puis les hommes du stoïque Mark McCall ont lâché leur cavalerie lourde avec en figure de proue, Billy Vunipola qui ne s’était pas entraîné de la semaine mais que son coach voulait absolument aligner d’entrée, ne serait-ce que pour des raisons psychologiques.
Les Saracens ont gagné la bataille des collisions et sont allés chercher les extérieurs avec une précision chirurgicale. Le premier essai de Wyles (19e) nous laissera un bon souvenir, lâché face à un boulevard après que la défense de Exeter se laissa aspirer par un amour d’attaque au large : jeu dans le dos de Farrell pour Goode qui poursuit avec une passe après contact majestueuse pour Lozowski et Wyles à deux contre un.
RECORD DE WIGGLEWORTH
L’ailier états-unien (34 ans) fit ses adieux en égalant le record des essais marqués en finale du championnat (quatre, autant que Josh Lewsey). Il est aussi devenu le premier homme à marquer lors de trois finales. Quant à Richard Wiggleworth, il a soulevé son cinquième trophée national, performance énorme. Schaalk Brits a fini sa carrière sur ce triomphe malgré un ultime carton jaune qui n’aura pas eu de grosses conséquences. Les Saracens avaient emmagasiné trop de confiance à la pause pour être inquiété par le retour méritoire des joueurs du Devon. « Cette victoire me ravit pour deux raisons. Je repense à ce que nous avons vécu en novembre-décembre. les joueurs avaient su rester calme en attendant de retrouver la voie du succès. J’estime aussi que c’est notre plus belle finale, surtout vu le niveau de l’opposition », expliqua Mark McCall
C’est vrai qu’entre le 5 novembre et le 17 décembre, les Saracens avaient perdu sept matchs de rang (championnat, Coupe anglo-galloise et Coupe d’Europe). Et l’on pensait que les ponctions des Lions britanniques et du XV de la Rose seraient trop éprouvantes pour ce club pourtant fortuné. Mais il a suffi de voir la partie phénoménale de Maro Ioje samedi (on a l’impression de se répéter) pour comprendre que certains joueurs appartiennent à une autre dimension.