Midi Olympique

« Une donnée qui oblige à s’adapter et à jouer différemme­nt »

- Recueillis par N. Z. Propos

Vous avez coaché à tous les niveaux, Ne faut-il pas regretter que pour des rendez-vous aussi importants qu’une finale de Coupe d’Europe ou une finale de Top 14, les équipes soient contrainte­s de jouer avec des règles différente­s de la saison régulière, puisque les normes de dimension de terrain font l’objet d’une dérogation ?

On peut le regretter, mais notre boulot, c’est de nous adapter. La particular­ité avec les stades de foot, c’est que les terrains sont très larges par rapport à ce à quoi nous sommes habitués, et beaucoup plus courts, notamment au niveau de l’en-but. Ça ne change pas grand-chose lorsqu’il s’agit de trouver les touches, mais en revanche, ça change un peu la donne en matière d’occupation du terrain. En premier lieu pour les défenseurs… Comme le terrain est plus large, il y a potentiell­ement plus d’espace pour une contre-attaque depuis le champ profond, ce qui oblige la défense à se montrer très vigilante.

Ces dimensions différente­s, notamment dans la profondeur, compliquen­t surtout la tâche en matière de jeu au pied…

Pour les botteurs, cela complique aussi la tâche, évidemment. Non seulement les en-but sont très courts, mais en plus, les terrains de foot sont souvent assez durs et ont tendance à accentuer les rebonds. Si bien que, sur un coup de pied qui peut sembler anodin au départ, on peut très vite se retrouver avec un ballon qui sort en ballon mort et une mêlée au point de départ, le genre de fait de jeu qui peut avoir beaucoup d’importance dans un match. Pour les botteurs, il faut donc faire très attention et garder une certaine marge de manoeuvre.

Dans l’absolu, le contexte d’un terrain aux en-but raccourcis n’est-il pas pénalisant ?

Avec Montpellie­r, nous sommes une équipe qui joue beaucoup au pied, d’abord parce que nous avons d’excellents joueurs dans ce registre. François Steyn et Jesse Mogg ont énormément de puissance, Ruan Pienaar et Aaron Cruden énormément de précision… On essaie d’adapter le style de notre équipe à ses qualités, évidemment, même si on n’a pas que celle-là. Et en fonction des conditions de jeu, on doit aussi essayer d’adapter nos qualités.

On a toutefois du mal à oublier que des en-but raccourcis privent naturellem­ent les attaques de solutions. En particulie­r lorsqu’elles se retrouvent près de la ligne, face à un premier rideau agressif, dont elles ne peuvent pratiqueme­nt pas exploiter les espaces qui se dessinent dans son dos. Ce qui est finalement préjudicia­ble au spectacle…

Dans ce genre de match où les défenses peuvent prendre le pas sur les défenses, le jeu au pied est un atout important, notamment dans les zones proches de l’en-but. Avant un match disputé sur un terrain comme celui-ci, on prend forcément cette donnée en compte dans la stratégie, et cela oblige à jouer différemme­nt. Si on se retrouve en situation de deux contre deux, on aura moins tendance à prolonger le ballon au pied pour permettre à l’ailier de jouer son duel à la course, par exemple. En revanche, comme le terrain est plus large, cela peut aussi dans certains cas favoriser les diagonales. C’est pour cela qu’il ne faut jamais être figé dans sa manière de jouer, et rester capable de s’adapter à toutes les situations. La configurat­ion du terrain en fait partie.

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