UNE ENTRÉE À SOIGNER
MERCREDI SOIR À PERPIGNAN, LES BLEUETS DÉBUTERONT LEUR MONDIAL À DOMICILE, FACE À L’IRLANDE. UN PREMIER MATCH QUI NE LAISSERA AUCUN DROIT À L’ERREUR S’ILS VEULENT GARDER UNE CHANCE DE S’INVITER SUR LE PODIUM. AU-DELÀ, IL S’AGIRA AUSSI DE GÉRER L’ENSEMBLE
C’était le 17 mars dernier, au lendemain de la victoire des moins de 20 ans français au pays de Galles (24-3) qui leur assurait la victoire finale dans le Tournoi des 6 nations. Le pilier droit Daniel Brennan, capitaine la veille, affirmait à propos de ce titre : « Je pense que c’est le plus beau moment de notre jeune carrière. Mais chacun sait que ce n’est qu’une marche vers la Coupe du monde. Nous sommes heureux, fiers, et nous avons bu une ou deux bières entre copains ce week-end pour fêter ce succès, mais nous avons déjà basculé sur le Mondial. » Cet événement qui s’ouvre donc, mercredi soir à Perpignan, pour les Bleuets. Ce sera contre l’Irlande. Une équipe que les protégés de Sébastien Piqueronies avaient battue (34-24) à Bordeaux voilà presque quatre mois, malgré un trou d’air durant la rencontre qui aurait pu leur coûter cher. L’ironie ? C’était aussi en ouverture du Tournoi des 6 nations. Reste que les temps ont changé, le contexte aussi. Comme le martèle cicontre le demi de mêlée du Stade français Arthur Coville, nommé capitaine pour cette compétition, lui et ses coéquipiers n’ont absolument pas le droit à l’erreur pour leur entrée en lice. Car s’il est une particularité au format de la Coupe du monde, c’est qu’elle ne laisse place à (presque) aucun joker, ni aucun répit. En effet, seuls les premiers de chacun des trois groupes, ainsi que le meilleur deuxième, se qualifient pour les demi-finales. Dès lors, le moindre faux pas peut se payer cash. En clair, en cas de revers à Aimé-Giral ce mercredi, les Français compromettraient grandement leurs chances de valider un billet pour le dernier carré. Surtout qu’ils sont tombés, cette année, dans un groupe relevé avec la présence des Irlandais donc, mais aussi des Sud-Africains qu’ils affronteront lors de la troisième et dernière journée de la phase de poule le 7 juin prochain.
PIQUERONIES : « UNE COURSE À LA FRAÎCHEUR »
L’autre facteur à prendre en compte ? C’est évidemment le rythme de la compétition. « Il va falloir bien gérer cette première semaine », ne nous cachait pas le sélectionneur Sébastien Piqueronies. Car à peine plus de quatre-vingts heures vont séparer le coup de sifflet final de la rencontre inaugurale (coup d’envoi mercredi soir à 21 heures) du début du deuxième rendez-vous contre la Géorgie à Béziers (dimanche à 14 heures). Autant dire qu’à ce niveau-là, il est pratiquement impossible d’enchaîner les deux matchs sans procéder à une large rotation. « On en a parlé aux joueurs, expliquait Piqueronies. Nous entrons dans une course à la fraîcheur, dans laquelle il faudra être performants mais également limiter les pépins physiques et bien gérer les temps de récupération. Nous serons aussi dans l’optimisation du groupe. » Car c’est peut-être aussi, et même surtout, là que se gagne un Mondial. La bonne nouvelle pour les Bleuets, c’est qu’à l’heure actuelle, les vingthuit joueurs retenus sont sur le pont. Aucune blessure n’est à déplorer et il est donc fort à parier que la totalité de l’effectif sera utilisée sur des deux premières journées. En clair, une partie des éléments utilisés contre l’Irlande sera mise au repos (en fonction des éventuels forfaits à venir) pour préparer la Géorgie quatre jours plus tard. Ensuite, et d’autant plus si la France passe ces deux écueils sans accident, un mix pourrait être effectué pour défier les « Baby Boks » et donc aligner la meilleure équipe possible. Pour l’heure, si le succès du dernier Tournoi a évidemment donné de fortes ambitions à cette prometteuse génération, Piqueronies refuse de griller les étapes alors que les Bleuets n’ont jamais fait mieux que quatrièmes dans un Mondial : « L’objectif titre, ce ne sont pas des mots qui sont sortis de ma bouche. J’ai un staff et des joueurs très déterminés et ambitieux. C’est une qualité et j’en suis très fier, mais la réalité est qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas invités sur ce podium. On a l’ambition de l’être seulement. » Surtout, pour que cette ambition se concrétise, il s’agira d’abord de réussir l’entrée en matière.