Convention, piège à c...

Chouette alors, la nouvelle convention est tombée, samedi matin. Vous savez, cet accord à chaque fois plus révolutionnaire, accouché après des mois d’âpres tractations, pour permettre à l’équipe de France de devenir les meilleurs du monde tout en préservant les intérêts des clubs. Le tout présenté sous forme d’un beau communiqué, expliquant en quoi toutes les strates du rugby français en sont les grands gagnants.

Le truc ? C’est qu’on a du mal à oublier que, dans les faits, l’actualité piétine toutes ces beaux effets d’annonce. On parle évidemment de cette cascade de forfaits enregistrés par les Bleus, venus de joueurs parfaitement aptes pour les phases finales, mais qui préfèrent se faire opérer pour être plus performants à la reprise de leur club, autrement dit leur employeur. Ce n’est pas comme si les gars rataient quelque chose, après tout… Une tournée du XV de France en NouvelleZélande, qu’est-ce que ça peut bien représenter, au juste ? Oh, sinon le rêve de tout petit garçon qui endosse un jour un maillot de rugby, pas grand-chose, il est vrai… Mais après tout, comme nous le disait dans le week-end Yannick Nyanga, le rugby n’a jamais été un sport de rêveur. On en arrive donc là : au moment de disputer ce qui devrait constituer l’un des plus grands moments d’une carrière, les joueurs préfèrent - et de loin - se faire porter pâles, avec l’aval à peine implicite de leur sélectionneur et leur président. Tout cela au moment précis où l’on vous annonce, la bouche en coeur, avoir signé l’accord qui doit remettre en selle le rugby français pour les vingt prochaines années. Le plus drôle, dans l’histoire ? C’est qu’on vous fiche notre billet que d’ici un petit mois, lorsque le XV de France sera revenu des antipodes les soutes remplies à ras bord, il va se trouver certains intellectuels du rugby pour nous assurer que ces tournées d’été sont sans intérêt, et qu’il faut aujourd’hui militer pour leur suppression. Qu’est-ce qu’on se marre, pas vrai ? Et dire qu’il y a quelques années encore, les rugbymen se gaussaient des tennismen qui refusaient de disputer la Coupe Davis ou les jeux Olympiques… Par Nicolas ZANARDI