Midi Olympique

« Fier de l’équipe et de moi-même »

RODRIGO CAPO ORTEGA - Deuxième ligne de Castres LE CAPITAINE, ENTRÉ PRÉMATURÉM­ENT EN JEU, A BEAUCOUP APPORTÉ AUX SIENS. LA PREUVE QUE MÊME À 37 ANS, IL RESTE UN JOUEUR ET UN MENEUR TAILLE PATRON.

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Qu’est-ce qui vous anime au coup de sifflet final de cette rencontre dantesque ? Il y a beaucoup de fierté et de joie. Je suis vraiment fier de ce groupe. Il mérite ce qui lui arrive. Tout le monde est très heureux mais garde à l’esprit que ce n’est pas fini : il faut garder les pieds sur terre, il reste un match à jouer, le plus important de tous. En plus, Montpellie­r, ce sera encore un niveau audessus. Il va falloir effectuer la préparatio­n parfaite pour espérer réaliser l’exploit. Comment avez-vous vécu cette folle fin de match avec ce siège interminab­le du Racing 92 devant votre ligne ? C’était un sacré bras de fer mais l’équipe a su rester très solidaire malgré la fatigue et la tension. Ce n’était pas possible de lâcher, de toute manière. Quand tu voyais le regard de ton partenaire à côté, la flamme dans ses yeux, tu comprenais qu’il fallait te dépouiller encore plus pour défendre l’en-but. Il y avait la finale au bout. Nous avons tout donné pour y aller. Le Castres olympique n’a rien volé à personne. Nos supporters le méritent, aussi. Je ne pourrai jamais les remercier assez pour leur soutien. Nous n’avons entendu qu’eux, comme à Toulouse. Ce groupe est-il aussi fort que celui de 2013, sacré champion de France ? Tout ou presque est différent depuis alors c’est dur de comparer comme ça… Mais ce qui est sûr, c’est qu’il a une même force collective et c’est le plus important. Il en fallait du caractère car le parcours a été encore plus dur pour en arriver là. Cette équipe a dû s’arracher pour se qualifier. La défaite contre Pau avait été un sacré coup de massue sur la tête mais, à partir du succès à La Rochelle, ce collectif a pris une autre dimension. Ça se confirme depuis. J’espère maintenant que la fin sera aussi belle qu’il y a cinq ans. Vous avez eu un rôle prépondéra­nt auprès du jeune Kevin Firmin dans la préparatio­n. Pouvez-vous nous en parler ? Kevin n’a presque pas joué cette année mais il n’en a pas moins beaucoup de qualités. Avec le malheur de Jody, il est entré sur la feuille. Nous avons évoqué son cas au conseil des sages. Je savais qu’il fonctionna­it beaucoup à l’affectif et qu’il fallait le pousser vers l’avant. J’ai essayé de l’accompagne­r au mieux. En arrivant ici, je lui ai dit : « Tu as la chance de vivre ce moment, profitesen à 100 %. Fais des choses simples et tout se passera bien. » Ça a été le cas. Parlons de vous, désormais. Vous avez retrouvé un temps de jeu conséquent du fait de la blessure de Thibault Lassalle avant la demi-heure de jeu. Comment vous êtes-vous senti ? Capo Ortega probable capitaine en finale Rodrigo Capo Ortega va retrouver sa place de titulaire, samedi prochain, au Stade de France du fait de la blessure de Thibault Lassalle. L’Uruguayen devrait aussi à cette occasion reprendre le capitanat. La hiérarchie était ainsi établie en début de saison entre le deuxième ligne, premier capitaine, et Mathieu Babillot, son suppléant. Ça faisait un moment que je ne jouais pas beaucoup. Sincèremen­t, je le vivais mal parce que je suis un compétiteu­r et que je veux être le plus possible sur le terrain. Thibault s’est malheureus­ement blessé et je suis entré tôt. J’ai essayé d’apporter tout ce que je pouvais à l’équipe. Je savais que ce serait une rude bataille, qu’il allait falloir beaucoup d’engagement. J’y ai mis tout mon coeur. Je suis très content d’avoir pu contribuer autant à cette belle victoire. Est-ce qu’il y avait encore plus d’envie en vous du fait de votre statut de remplaçant ? Oui, en quelque sorte. Surtout, je me sens très bien. Ici, on a tendance à évaluer les gens par rapport à l’âge. Mais ce qui compte, ce sont les performanc­es, ce qui se passe sur la pelouse. Je pense que tout le monde a vu un Rodrigo Capo à la hauteur sur cette demi-finale. Malgré ses 37 ans, il est encore là et en a sous la pédale. Il y a de la fierté visà-vis de l’équipe mais aussi de moi-même. J’ai prouvé que j’existais encore et que je pouvais aider mes coéquipier­s. Vous poursuivez bien l’aventure, la saison prochaine ? Oui, je continue. Et après la prochaine, on verra (sourire). Un petit mot sur votre vice-capitaine, Mathieu Babillot… Quand je ne suis pas là, il gère très bien le groupe. Il a fait un très bon boulot. Je suis content d’avoir quelqu’un comme lui à mes côtés, un gars du club. On forme un bon duo. Propos recueillis à Lyon par V. B. ■

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