Midi Olympique

L’ASCENSEUR ÉMOTIONNEL

PLACÉ PROGRESSIV­EMENT SOUS L’ÉTEIGNOIR PAR RORY KOCKOTT, LE DEMI DE MÊLÉE DU RACING REVIENT SUR SA DÉCEPTION, NOTAMMENT LIÉE À L’ESSAI — JUSTEMENT — REFUSÉ POUR UN MINUSCULE EN-AVANT DE PASSE.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Si tous ses partenaire­s n’avaient pas franchemen­t adopté la même posture après leur défaite devant Castres, c’est un Teddy Iribaren franchemen­t abattu qui s’est retrouvé, un peu par hasard, dans la zone mixte du Groupama Stadium. Un peu perdu, un peu déboussolé, les nerfs encore à vif et le visage pas seulement marqué par l’émotion, le demi de mêlée du Racing a tout de même eu le courage de revenir sur cette deuxième énorme déception, qui a vu son club tout perdre en une quinzaine de jours… C’est ainsi, tant bien que mal, que l’ancien Briviste tenta de mettre des mots sur l’ineffable, à savoir les sentiments qui lui traversaie­nt l’esprit, un peu moins de deux heures après le drame. « Frustratio­n, colère, déception… On savait que le CO essaierait de nous faire déjouer, et ça fait râler de tomber dans ce piège. Surtout que l’on se fait légitimeme­nt refuser trois essais qui nous coûtent cher à la fin. Dont le mien… »

« QUAND JE PLONGE,

JE PENSE QUE L’ESSAI EST VALABLE… »

Un juste retour des choses, estimeront certains, qui se souviennen­t évidemment de l’essai accordé voilà deux ans par le même tandem Ruiz-Bonhoure à Juan Imhoff au même stade des demi-finales, à Rennes face à Clermont. À l’époque, c’était une passe main-main avec Juandré Kruger qui avait eu la chance d’être validée à la vidéo. Cette fois, sur une transmissi­on en tous points semblables, le duo Lauret-Iribaren n’eut pas la même fortune, malgré une combinaiso­n d’école en fond de touche qui avait parfaiteme­nt surpris le premier rideau tarnais, déjà déchiré dans cette même zone par Juan Imhoff en première période. « Quand je plonge dans l’en-but, je pense que l’essai est parfaiteme­nt valable, qu’il n’y a aucune raison de revenir dessus. Tout était allé très vite. Enfin, je parle de la phase de jeu, pas de moi… » L’humour comme éternelle politesse du désespoir, dont Iribaren avait malgré tout un mal fou à s’extraire. « Quand on voit les images qui passent sur grand écran, la déception est terrible, parce qu’on pensait avoir fait le plus dur en repassant devant, et qu’au final cela nous met encore plus dans le doute. L’ascenseur émotionnel est terrible, et c’est ce qui résume le mieux ce match. Il faudrait le revoir à la vidéo, mais on avait l’impression que dès que nous tenions le ballon, nous étions un ton au-dessus. Et pourtant, on n’a pas été capable de le remporter… » La faute à une foule d’erreurs dont Iribaren n’est évidemment pas exempt, placé sous l’éteignoir par le turbulent Rory Kockott, au point de commettre d’inhabituel­les erreurs dans le jeu au pied et, surtout, de ne pas avoir réussi à organiser le jeu des siens dans les zones de marque. Le genre de déboire dont Teddy Iribaren devra désormais tirer les leçons pour rebondir.

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Photo M. O. - Patrick Derewiany

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