La réponse des non capés
« Nous sommes pas mal dans le vestiaire à être des énervés à zéro sélection. » Cet élan d’honnêteté d’Antoine Tichit (28 ans) met en exergue un des paradoxes du Castres olympique. Invité permanent des phases finales et composé en majorité de joueurs sélectionnables, le club tarnais voit son contingent d’internationaux rester restreint. Seul Mathieu Babillot s’envolera d’ailleurs pour la Nouvelle-Zélande ce lundi pour rejoindre les Bleus : « Quand l’un d’entre nous a sa chance en équipe nationale, nous sommes tous à fond derrière lui », poursuit le pilier gauche.
Lui mais aussi Thibault Lassalle (30 ans), Thomas Combezou (31 ans), Armand
Batlle (31 ans) ou encore Julien Dumora (30 ans) n’ont jamais été capés, malgré leur expérience et leurs bonnes performances sur la durée. Cet état de fait constitue inconsciemment une motivation supplémentaire à l’heure de défier des stars internationales et de disputer des matchs médiatiquement exposés. A défaut d’équipe de France et en attendant une éventuelle convocation, ces rencontres de phases finales constituent les plus grands rendez-vous de leur carrière. « Ca nous donne encore plus envie de prouver », appuie le pilier. Ce samedi, par exemple, il s’est démené aux quatre coins du terrain, principalement en défense avec onze plaquages ; Thomas Combezou a de son côté éteint François Steyn avec des montées défensives rageuses et un 100 % dans ses interventions ; Armand Batlle n’a rien cédé à Nadolo ; Julien Dumora, enfin, s’est montré décisif sur une de ses rares opportunités en inscrivant un précieux essai avant la mi-temps : « Sur le coup, je me dis que c’est jouable, qu’il y a une brèche. Je tente donc le coup et ça passe. » Tout simplement. Une action digne d’un international.