Midi Olympique

SOIGNER LES TÊTES

JACQUES BRUNEL SE PERSUADE QUE LES BLEUS PEUVENT RIVALISER AVEC LES ALL BLACKS... LE SÉLECTIONN­EUR A CINQ JOURS POUR CONVAINCRE SON GROUPE.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Ce n’était encore jamais arrivé. Au lendemain de la cruelle défaite, c’est Jacques Brunel en personne qui est venu devant la presse. Jusqu’alors, cette mission revenait à ses adjoints. JeanBaptis­te Elissalde, Sébastien Bruno, Julien Bonnaire et JeanMarc Béderède avaient ainsi la charge d’assurer le service après-vente pendant le Tournoi des 6 Nations. Cette fois, le patron a fait le job. Dans une longue discussion, il a répondu à tous les sujets mais il a surtout démontré un visage combatif, affirmant que l’espoir n’avait pas quitté le camp tricolore. Entre autres, le sélectionn­eur est persuadé que les défaillanc­es françaises, notamment dans le secteur défensif, ne sont pas rédhibitoi­res. Il affirme ainsi : « Les explicatio­ns, je les connais.Et je sais qu’on est capable de les rectifier. Est-ce qu’on sera capable de le faire en trois jours et trois entraîneme­nts ? J’espère. Au moins, d’en combler une partie. »

Le technicien gersois fait notamment référence à une mauvaise communicat­ion en défense. Peut-elle s’améliorer ? Il veut là encore s’en persuader : « Bien sûr que nous pouvons progresser. On l’a déjà fait par le passé, on sait donc qu’on est capable de le faire. Il nous faut retrouver cette défense. On va travailler dessus. Sur le terrain, mais aussi psychologi­quement. Il faut leur dire qu’ils sont capables de le faire, qu’ils sont capables de rivaliser et de ne pas se retrouver en difficulté comme ils l’ont été samedi. »

Il va falloir apporter rapidement des solutions pour éviter que les doutes ne gagnent les rangs. Soigner les têtes sera aussi important que réviser des systèmes de jeu ou proposer de simples réponses techniques ou stratégiqu­es. En clair, cette équipe doit retrouver de l’enthousias­me après avoir cru pendant une mi-temps qu’elle était capable de créer l’exploit. L’ascenseur émotionnel a été d’autant plus grand, et les joueurs croisés dimanche avaient encore du mal à mettre des mots sur cette fin cauchemard­esque. « Il faut s’appuyer sur notre première période, notait le deuxième ligne Yoann Maestri au moment d’évoquer la revanche face à des Blacks tellement facile en fin de match, Bien sûr qu’il faut regarder ce qui n’a pas fonctionné, mais il faut absolument repartir avec quelques points sur lesquels s’appuyer. La première période, avec notre pression défensive, doit nous aider. »

Avec encore deux rencontres à disputer, il serait suicidaire pour Jacques Brunel d’accabler ses hommes, même si des changement­s sont à prévoir. Parce qu’il ne peut valider ce naufrage et parce qu’il entend «faire vivre le groupe » selon ses propres mots. L’objectif ? Redonner de la confiance aux joueurs : « Ils sont capable de rivaliser, bien sûr. Dans toutes ces situations où il faut rebondir en une semaine, il faut travailler sur le positif. Il y a une réalité à regarder et on va le faire. Mais il faudra aussi parler du positif. Et dire que nous sommes capables de faire de belles choses... Ces clés, ces ressorts, on va les trouver j’en suis certain. »

Un message que le staff a commencé à faire passer dès dimanche soir avant de retrouver le terrain d’entraineme­nt ce lundi après-midi.

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