Midi Olympique

Pocock frappe fort

APRÈS DIX-HUIT MOIS D’ABSENCE, LE FLANKER DES WALLABIES, DAVID POCOCK, A SIGNÉ UN RETOUR TRIOMPHAL.

- Par Jérôme PRÉVÔT jerome.prevot@midi-olympique.fr

Même si le scénario de Brisbane ne fut pas aussi dense que celui de Johannesbu­rg, la première défaite irlandaise depuis quinze mois a connu son lot de rebondisse­ments. Ce match fut d’abord un bel exemple d’utilisatio­n pusillanim­e de la vidéo. Cet « arbitre invisible » refusa cruellemen­t un essai à Folau pour un plaquage sans ballon de son deuxième ligne Coleman, péripétie vraiment très, très en amont de la conclusion et sur une possession irlandaise ! Dans l’esprit, la bronca du public nous sembla justifiée. Puis refusa encore un essai de dernière minute aux Irlandais qui méritaient bien de sauver l’honneur.

Mais si l’on doit garder un souvenir fort de ce duel au sommet, ce sera la partie renversant­e du revenant David Pocock. Après un an et demi d’absence, le flanker des Brumbies, parfois utilisé en position de numéro 8, s’est régalé : « Il a été phénoménal. C’était la première fois que nous jouions ensemble et nous avons su nous imposer une grosse pression en défense. Nous nous sommes montrés très complément­aires », a détaillé son capitaine Michael Hooper. Un turnover décisif, un plaquage crucial, un essai déterminan­t : Pocock, 30 ans, nous a fait le « complet ». Et l’Australie s’est imposée fidèle à une certaine tradition d’efficacité, même au coeur des périodes de domination adverse. Sans trop de munitions, les Wallabies restent capables d’envoyer des ballons « meurtriers » vers les extérieurs, comme sur cet essai de Foley après une attaque déployée aux petits oignons. Puis sur ce « non-essai » de Korobeite, annulé par un maître plaquage de Stockdale.

MERCI LES COACHS DES FRANCHISES !

Les Irlandais ont eu la maîtrise de la possession, sans pouvoir concrétise­r. Peut-être que Schmidt a regretté sans l’avouer d’avoir « économisé » les Sexton, Healy, Furlong, Toner, Leavy ou Ringrose. « Il ne nous reste pas beaucoup de temps et de rencontres pour donner de l’expérience à d’autres joueurs. On ne peut pas se permettre de ne tourner qu’avec un noyau restreint de cadres… »

Autre surprise, la domination australien­ne en mêlée. Elle fut à l’origine de l’essai de Pocock, venu d’une pénalité près de la ligne jouée à la main. Les quatre piliers (Sio, Kepu, Robertson et Tupou), pas souvent cités comme des « monstres » de la mêlée, ont arraché cette victoire face aux « champions d’Europe ». On ne peut les oublier… Michael Cheika a placé le débat sur un autre plan. Selon lui, si ses hommes ont résisté aux assauts adverses, c’est grâce à leur condition physique : « Par rapport à l’an passé, les joueurs sont dans une meilleure forme physique et je tiens à remercier les entraîneur­s des quatre franchises du Super Rugby pour avoir fait un gros effort pour amener les joueurs à ce niveau de forme. Nous avons établi un très bon niveau de coopératio­n entre les franchises et on en voit les résultats. »

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