ÊTRE PRÊTS AVANT LES AUTRES
LES FRANCILIENS ONT ANTICIPÉ LA REPRISE DE L’ENTRAÎNEMENT PAR RAPPORT AUX AUTRES CLUBS. LA RECETTE AVAIT BIEN FONCTIONNE LA SAISON DERNIERE.
Une petite trentaine de joueurs massicois, constituée des reconduits de la saison dernière et des jeunes du club promus dans l’effectif professionnel, s’échine sur le stade Ladoumègue depuis le 22 mai. Du lundi midi au vendredi midi, depuis trois semaines, pendant trois heures tous les matins, ils sont à la salle de musculation ou sur la piste d’athlétisme sous la conduite du préparateur physique Nicolas Jeansoule. Excepté Nevers, dont la date de reprise a été identique, et Colomiers, dont la préparation singulière a été établie directement après la fin du dernier championnat, cette reprise d’activité a précédé celles de toutes les autres équipes du Pro D2. Les joueurs de Vannes, Aix-en-Provence, et Soyaux-Angoulême se sont retrouvés une semaine plus tard. Les autres effectifs ont décalé encore plus loin l’heure des retrouvailles. Si Oyonnax et Brive, les deux relégués du Top 14, et les Bressans, promus de la Fédérale 1 après la finale d’accession, ont été contraints de repousser leur préparation en raison de leur fin de championnat tardive, l’anticipation massicoise par rapport à la concurrence révèle un principe d’action dont les Franciliens avaient déjà usé lors du dernier championnat : ils font le pari d’être prêts avant les autres pour produire un début de compétition favorable. La saison dernière, ce choix les avait portés.
AUCUN « FAT BIRD »
Leur succès bonifié obtenu à Carcassonne lors de la première journée et le point de bonus défensif pris à Grenoble lors de la deuxième avaient lancé les promus de la meilleure des façons. Leur maintien a été construit sur ce départ formidable. « Physiquement, nous nous étions sentis mieux que nos adversaires, se souvient le capitaine Christophe Desassis. Et nous avions eu le temps de mettre en place notre jeu sur une longue période. Stratégiquement, techniquement, nous maîtrisions mieux notre sujet. » La situation n’était pas tout à fait identique à celle d’aujourd’hui. Champions de la poule d’accession de la Fédérale 1, les Franciliens avaient achevé leur compétition un mois et demi avant les clubs du Pro D2. Ce qui leur avait permis de reprendre avec un mois et demi d’avance. Cette saison, l’anticipation ne portera que sur deux ou trois semaines. « Mais les conséquences peuvent être tout aussi importantes, estime Nicolas Jeansoule. Le premier bénéfice est de récupérer des joueurs qui n’ont pas trop perdu physiquement. Si on étire les vacances pendant huit semaines, on retrouve toujours un groupe de « fat birds », les joueurs qui reviennent hors de forme et dont la reprise d’activité est laborieuse. À Massy, après cinq semaines de congé, il n’y a en aucun. La prise de poids moyenne n’a pas dépassé les 1,5 kilo. Nous avons pu débuter immédiatement des exercices à intensité élevée. Et puis ce groupe est assez singulier dans la mesure où il provient de la Fédérale 1. Il n’a pas encore atteint les standards physiques du Pro D2. Nous utilisons cette anticipation pour les atteindre. »
Le suivi individualisé mis en place par le staff de la préparation physique a établi des critères de développement pour chacun des joueurs. Ce développement est évalué au quotidien par un questionnaire de ressenti rempli par chacun d’eux. Il est question de faire gagner de la masse musculaire sans perdre en dynamisme ni épuiser les organismes. Ces deux ou trois semaines de préparation supplémentaire permettent d’agir plus en profondeur, et sans précipitation. La bonne humeur y gagne aussi. Pour éviter une usure prématurée, deux semaines de congé ont également été réparties en deux fois avant la reprise du championnat. La première débutera vendredi. « Ces deux périodes posées entre des séquences d’entraînement intensif fonctionneront comme des moments de régénération. Elles participeront au travail. Du coup nos joueurs auront autant de congés que les autres tout en maximisant leur préparation. Et nous allons pouvoir jouer au rugby dès le 1er juillet, ce qui nous permettra de mettre en place rapidement nos systèmes de jeu et de bien acclimater nos recrues à ce que nous voulons faire », commentent les entraîneurs Benoît Larousse et Stéphane Gonin.