ET SI LES CHÔMEURS PASSAIENT À TREIZE ?
Depuis un an, la fédération de rugby à XIII a annoncé la création du Super XIII, une nouvelle compétition, avec… treize équipes nouvelles censées représenter les treize régions administratives françaises. Le président Marc Palanques aimerait bien la lancer dès l’été 2019, et pour nourrir ce nouveau championnat, il voudrait pouvoir compter sur des quinzistes de bon niveau.
Les treizistes souhaiteraient proposer des contrats de quatre mois à des joueurs quinzistes au chômage, avec des salaires mensuels oscillant entre 3 000 et 5 000 euros. Ils ont même dans l’idée de proposer des piges à des joueurs de VII ou à des joueurs de Top 14 ou de Pro D2 non choisis par leurs entraîneurs. Ils voudraient donc entamer des discussions avec Provale, pour tester la viabilité de ce projet et recevoir des conseils juridiques quant à l’emploi des quinzistes intéressés. Le futur Super XIII serait une compétition estivale qui se déroulerait de juin à septembre, mais elle se heurterait à un écueil de taille.Les deux meilleures équipes françaises, les Dragons catalans et Toulouse olympique seront engagées dans le championnat anglais, la Super League qui se déroule de mars à octobre. Leurs joueurs ne seront donc pas disponibles pour le nouveau Tournoi, d’où la nécessité de trouver des talents du ballon ovale.
IL FAUT DES JOUEURS POUR “NOURRIR” UN CHAMPIONNAT ESTIVAL
C’est Luc Dayan qui est à l’origine de ce projet ambitieux. L’ancien dirigeant, médecin de formation, est un spécialiste de la reconstruction des clubs de foot en difficulté (Lille, Nantes, Strasbourg, Valenciennes, Lens). Il organisa en 2012 un France-Galles à Lens au stade Felix-Bollaert . Il aimerait construire un budget de 10 à 15 millions d’euros via divers partenaires pour soutenir cette compétition avec, pourquoi pas, des subventions des conseils régionaux.
Les dirigeants treizistes aimeraient bien aller un peu plus loin que le Super XIII en proposant des contrats professionnels aux chômeurs quinzistes dans les clubs traditionnels de leur Elite (Limoux, Lézignan, Saint-EstèveXIII Catalan, Villeneuve-sur-Lot, Carcassonne). Mais du côté de Provale, on attend encore le début des contacts officiels : « Je n’ai pas d’information à ce sujet. Mais oui, si cela se confirmait, ce serait une bonne chose pour
les joueurs qui sont au chômage », explique Jean-François Reymond, directeur du syndicat des joueurs. Le projet reste donc à finaliser, mais s’il devait voir le jour, il constituerait un moment historique de « fusion » entre les deux rugbys. ■