Midi Olympique

PROCÈS D’INTENTION

BIEN ÉTUDIÉ PAR LE CONTRE NÉO-ZÉLANDAIS, L’ALIGNEMENT TRICOLORE A TOUCHÉ LES LIMITES DE SA STRATÉGIE DES SAUTS « EN INTENTION ». IL LUI FAUDRA TROUVER D’AUTRES SOLUTIONS À DUNEDIN...

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C’est un des partis pris du jeune entraîneur de la touche tricolore, Julien Bonnaire. Celui de privilégie­r les sauts dits « en intention », autrement dit sans circulatio­n dans l’alignement. « Quand on commence à circuler et faire des leurres, on met en place de l’incertitud­e, nous confiait-il durant le Tournoi. Mais cela est vrai pour la défense aussi bien que pour l’attaque… Lorsqu’on dispose comme nous de peu de temps de préparatio­n, ce n’est pas forcément évident de mettre en place trop de circulatio­n car cela peut être une source d’erreurs. Les sauts en intention limitent les risques de mésentente. »

Le hic ? C’est que ces derniers ne supportent pas la médiocrité, à savoir des lancers imprécis ou un manque de hauteur dans les « jumps ». En effet, l’essence des sauts en intention consiste à prendre de vitesse l’alignement adverse en choisissan­t la bonne zone de saut au dernier moment, plutôt que de chercher à démarquer un bloc de saut par le biais d’une circulatio­n des joueurs. Et le problème des Bleus c’est que ces derniers ont manqué terribleme­nt de gaz pour devancer le contre des Blacks, celui-ci semblant lire l’alignement français à livre ouvert…

L’OPTION « TOUCHE À QUATRE », POSITIVE MAIS INSUFFISAN­TE

Ainsi, sur chaque touche complète annoncée par Yoann Maestri, Sam Whitelock et Scott Barrett sont parvenus à devancer les sauteurs tricolores. Le climax de cette domination advenant à la 16e minute, lorsque Luke Whitelock capta une touche défensive lancée par Camille Chat au-delà des 15 mètres. Comme si le numéro 8 savait exactement, à cet instant précis, ce que les Français allaient faire…

Partant de ce constat, les Blacks n’ont pas eu à forcer leur génie, se contentant d’occuper les 22 mètres français par du jeu au pied pour provoquer les erreurs tricolores (cinq au total).

En conséquenc­e ? Les Bleus ont au moins eu le mérite de réagir après la mi-temps en raccourcis­sant leur alignement (même sur les touches proches de l’en-but adverse !), au point de conserver tous leurs ballons et de dominer le deuxième acte. Reste que cette option ne saurait évidemment s’avérer suffisante la semaine prochaine, puisque celle-ci prive fatalement les Bleus de leur point fort des ballons portés. Ils ont d’ailleurs payé pour le voir, en tentant d’enclencher des mauls sur des touches à quatre ! Une hérésie rugbystiqu­e qui n’a évidemment pas fonctionné. Voilà pourquoi, dans la semaine, les Bleus devront travailler d’arrache-pied pour trouver quelques solutions face au contre néo-zélandais. Un éventuel exploit à Dunedin ne pouvant passer que par une répartitio­n a minima équitable des ballons en touche…

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