Midi Olympique

PLUS QU’UNE PROMESSE

À WELLINGTON, LE JEUNE OUVREUR DE TOULON DISPUTAIT SON SIXIÈME MATCH SOUS LE MAILLOT DE L’ÉQUIPE DE FRANCE. ET IL A CERTAINEME­NT LIVRÉ SA MEILLEURE PRESTATION EN BLEU.

- Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Cinq matchs, cinq défaites. Anthony Belleau devait rêver à des débuts en Bleu moins douloureux. Pour sa sixième sélection, la quatrième en tant que titulaire, l’ouvreur toulonnais a encore perdu. Pourtant, il a certaineme­nt joué sa meilleure partition depuis ses débuts internatio­naux à l’automne dernier. Même si Jean-Baptiste Elissalde, l’entraîneur des trois-quarts tricolores, regrettait encore quelques jeux au pied inappropri­és qui ont permis aux Néo-Zélandais de bénéficier de précieuses munitions, l’ancien demi de mêlée internatio­nal était le premier à souligner le bon comporteme­nt de l’ouvreur tricolore : « Il joue, et plus il jouera, mieux il sera. Depuis le temps que l’on dit qu’il faut laisser un ouvreur en place... J’espère qu’il va continuer à enchaîner les matchs. Il travaille beaucoup aux entraîneme­nts, c’est un garçon sérieux. Il a tout en mains pour rester chez les Bleus. Il doit sentir qu’il appartient à cette équipe, qu’il ne soit plus dévisagé, pensant qu’on l’envoie à l’abattoir, portant à lui seul sur ses épaules toute la destinée du rugby français. »

PARRA POUR LE GUIDER

Il faut dire que le rugby français n’est pas tendre avec ses ouvreurs, les brûlant plus vite que de la cagette dans un barbecue. À Wellington, Anthony Belleau s’est libéré, trouvant assez de sensations pour aussi bien jouer la partition définie à l’avance mais se laissant aller à des inspiratio­ns plus personnell­es, remportant ses duels, trouvant des espaces. La semaine de travail supplément­aire aux côtés de Morgan Parra a bien sûr pesé dans la balance même si le demi de mêlée clermontoi­s n’a pas toujours été tendre avec le jeune toulonnais, comme lors de la séance de mardi. « Je me suis trompé sur une annonce, expliquait-il, Il m’est rentré dedans mais c’est normal et je le comprends. Morgan a beaucoup d’expérience, beaucoup de sélections et il a joué énormément de matchs de Coupe d’Europe ou de phases finales. Je ne peux qu’écouter ses conseils d’autant plus qu’il ne gueule pas pour n’importe quoi ou n’importe quand. Je pense qu’il faut être franc les uns envers les autres. C’est le cas de Morgan. Il me dit les choses quand ça ne va pas, ça me permet d’avancer. » Il faut dire que le jeune ouvreur français impression­ne par sa maturité, en étant capable d’analyser ses performanc­es avec une grande lucidité. « C’est déroutant de discuter avec lui, poursuit Elissalde, il est très posé et raisonné malgré son jeune âge. »

UN MOMENT INATTENDU

Difficile de contredire le technicien rochelais. Samedi, à la fin de la rencontre, Anthony Belleau avait en effet réussi un magnifique contre-pied pour expliquer la force de caractère retrouvée du XV de France : « La visite de l’école jeudi dernier m’a vraiment surpris. Je pense que ça sera un des plus beaux moments, si ce n’est le plus fort de cette tournée. Nous avons été accueillis avec une générosité exceptionn­elle. On a senti beaucoup d’amour. » Cette école de la banlieue d’Auckland, où la majorité des enfants sont défavorisé­s est notamment celle de l’ancien All Black Michael Jones. « Le rencontrer, c’était fantastiqu­e. On a senti cette transmissi­on entre génération­s et la cohésion entre les élèves. Quand on est remonté dans le bus, nous étions tous retournés. Ça sera un souvenir énorme, de voir que lorsque l’on fait les choses ensemble, avec beaucoup de valeurs, cela crée une espèce d’émulation. Je remercie encore et encore ces élèves. » Un moment en dehors de la routine d’un rugbyman profession­nel qui a permis de relativise­r et d’aborder ce second test avec une autre vision.

 ?? Photo Icon Sport ?? Anthony Belleau a plutôt bien tenu la baraque. Pour sa deuxième associatio­n avec Morgan Parra, le Varois a montré davantage de maîtrise et une meilleure gestion des temps forts tricolores.
Photo Icon Sport Anthony Belleau a plutôt bien tenu la baraque. Pour sa deuxième associatio­n avec Morgan Parra, le Varois a montré davantage de maîtrise et une meilleure gestion des temps forts tricolores.

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