Midi Olympique

L’AVENIR DEVANT LUI

POUR SA PREMIÈRE SÉLECTION, LE TALONNEUR GERSOIS DE 20 ANS A CONFIRMÉ EN VINGT-DEUX MINUTES QU’IL ÉTAIT UNE ALTERNATIV­E CRÉDIBLE.

- N. A.

Pierre Bourgarit n’avait jamais joué contre la Nouvelle-Zélande, même chez les jeunes. Il faut dire qu’en juin 2017, il était encore en train de fêter un titre de champion de France de Fédérale 1B. Bien loin du Top 14 et à des années-lumière du niveau internatio­nal. Samedi, au Westpac Stadium, Jacques Brunel était le plus embêté, lui qui venait d’offrir sa première sélection au jeune talonneur originaire de Gimont dans le Gers : « C’est terrible.Vous vous rendez compte qui jouait en Fédérale 1 la saison dernière. Il aurait pu marquer son premier essai internatio­nal à Wellington pour sa première sélection. Je suis allé le voir pour lui dire que, moi, je lui accordai cet essai. » Le clan français n’a pas compris cet arbitrage vidéo qui a privé Pierre Bourgarit de cet essai, lui qui avait réussi à récupérer le ballon avant de foncer comme un taureau vers l’en-but néo-zélandais. Un coup d’éclat, moins de dix minutes après son entrée en jeu pour remplacer un Camille Chat de tous les combats.

« BOURGA » ET « BOUGA »

Malgré un lancer perdu, le talonneur de La Rochelle a réussi sa première en Bleu. Dynamique, aussi bien capable de batailler au sol que de porter le ballon, il a confirmé tous les espoirs portés en lui, notamment depuis cet essai de quatre-vingts mètres inscrit face à Toulon où il avait déposé Ma’a Nonu. « C’est un peu d’excitation et de stress à la fois, avait-il confié en apprenant sa sélection jeudi dernier. J’évite de me mettre trop de pression, ce n’est jamais bon. Je me concentre sur ce que j’ai à faire. Je ne réalise pas vraiment. Je prends les choses comme elles arrivent. » Il est vrai que son ascension a été tellement exceptionn­elle que même son nom n’est pas encore bien assimilé : le premier «r» passant souvent à la trappe. « Ça fait un an que l’on oublie ce « r ». Mon surnom depuis toujours, c’est Bourga, mais à La Rochelle, Patrice Collazo m’a appelé Bouga... »

Cet oubli ne devrait vite être qu’un mauvais souvenir. Effectivem­ent, même si le poste de titulaire est réservé au capitaine Guirado, exempt de cette tournée d’été, Pierre Bourgarit a des arguments pour décrocher une place dans un groupe élargi en vue de la Coupe du monde : « Je n’y pense pas forcément. Si j’ai la possibilit­é d’y être, je ferai tout pour ça. Mais je n’oublie pas que je n’imaginais pas jouer autant de matchs en Top 14 il y a encore six mois. »

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