COMMOTIONS : PREMIÈRE BAISSE !
DANS SON TRADITIONNEL BILAN DE FIN DE SAISON, LA COMMISSION MÉDICALE DE LA LNR A NOTÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS UNE STABILISATION DU NOMBRE DE BLESSURES. ET, SURTOUT, UNE BAISSE DE CELUI DES COMMOTIONS. UNE DYNAMIQUE À AMPLIFIER...
C’est probablement, avec le parcours des Bleuets, la bonne nouvelle de cette fin de saison. Celle qui peut permettre de redonner foi en ce jeu clairement en déficit d’image, quand bien même il s’agit de ne pas crier victoire trop tôt. *
Pour la saison 2017-218, le nombre de commotions cérébrales avérées recensées en Top 14 a enfin baissé, ainsi que nous l’a révélé dans la semaine le président de la commission médicale de la LNR, Bernard Dusfour. « On pratique une unité de mesure un peu abstraite, à savoir un décompte pour mille heures de jeu par joueur. Le but de cette unité de mesure consiste à pouvoir faire des comparaisons pertinentes avec d’autres championnats, notamment en Angleterre, où le nombre de matchs n’est pas le même. Ainsi, en matière de commotions cérébrales, nous sommes passés de 13,77 commotions pour mille heures de jeu par joueur, à 11. Et c’est la première fois que nous constatons une baisse en matière de commotions avérées. »
LES FRUITS DE LA VIDÉO
Mieux encore : au-delà de cette baisse, le sujet sensible de la prise en charge des commotions a également franchi un cap, au moment d’éviter le terrible syndrome du second impact. « Ce qu’on redoute le plus en matière de commotions avérées, c’est lorsque les joueurs restent malgré tout sur le terrain, précise Bernard Dusfour. Nous disposons de données qui nous permettent de calculer ce chiffre, qui a baissé cette saison. Et, surtout, la différence est significative entre les phases aller et retour du Top 14. Durant la phase aller, 17 % des commotions cérébrales avérées sont restées sur le terrain, contre seulement 6 % sur la phase retour. Une différence qui correspond au déploiement du dispositif de surveillance à la vidéo que nous avons mis en place, dont l’apport semble avoir été significatif. »
Il s’agit d’un investissement de 300 000 € consenti par la LNR cet été, dont les acteurs de ce jeu ont ainsi touché les fruits. « La phase de déploiement de la surveillance vidéo a débuté au mois d’août mais elle n’a été terminée qu’en novembre, rappelle Dusfour. C’est pour cela que les effets s’en sont surtout faits sentir lors de la phase retour. Cette utilisation de la vidéo étant maintenant entrée dans les habitudes. Pour les joueurs et les entraîneurs bien sûr, mais aussi pour les médecins qui maîtrisent de mieux en mieux ce système car il n’est pas si facile de jongler avec six caméras sur une tablette… Cela nécessitait une période d’acclimatation et ce résultat doit nous inciter à poursuivre nos efforts. » La sécurité de la pratique à haut niveau semble en effet passer par là. L’interview