Midi Olympique

Deux poules pour un Coq

- Par Nicolas ZANARDI

C’est peu dire que le titre du Castres olympique a suscité un flot de commentair­es. D’abord laudatifs, évidemment, à l’instant de saluer la force de caractère de la bande à Urios et de son parcours exemplaire, qui la vit battre consécutiv­ement les troisième, deuxième et premier de la phase régulière pour s’adjuger le Brennus. Et puis, comme toujours, se sont greffés les suspicieux. On ne parlera pas ici de l’image que cultive savamment le CO, ni des subtilités de calcul de son budget. Mais bien de ceux qui critiquent la légitimité du titre castrais, étant donné l’absurdité de voir, à la fin d’un championna­t jugé à raison comme le plus exigeant au monde, le sixième de la phase régulière empocher le cocotier… Et là, malgré toute l’importance qu’on accorde à la tradition et à la magie des phases finales, on ne peut que souscrire. Ne serait-ce qu’au nom de la morale sportive… C’était là, au milieu de ces divagation­s, que nous avons fait un rêve. Celui de disposer d’une baguette magique et de formuler le voeu le plus logique qui soit, à savoir scinder le Top 14 en deux poules de sept, dans la formule actuelleme­nt adoptée par la Ligue celte. Créer deux poules de sept ? On n’y verrait pour tout dire que des avantages, étant donné que cela offrirait le triple mérite de résoudre tous les problèmes de doublons, légitimer les phases finales à éliminatio­n directe et préserver la santé des internatio­naux au moment de s’envoler – au hasard – pour la tournée de juin. De quoi occulter en outre toute notion de crispation liée à la lutte pour la descente durant la phase régulière, en imaginant pour dans cette optique un barrage pour les derniers de chaque poule… La formule idéale, quoi ! Tellement simple qu’on se demanderai­t pourquoi personne n’y a encore pensé… Et puis, il fallait bien se réveiller. Se rappeler que l’économie n’est pas au service du sport, mais que le sport est définitive­ment esclave de son économie. Et qu’il faut, pour la nourrir, multiplier les matchs jusqu’à l’overdose et faire se chevaucher les saisons, certains clubs effectuant redémarran­t désormais leur saison avant la fin de celle des autres.

Ubuesque, vous dites ? Probableme­nt moins, en tout cas, que de rêver à deux poules au service d’un seul coq…

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