Midi Olympique

« La victoire est une oeuvre collective »

- Propos recueillis par Didier LE PALLEC S’il en est un à qui justice devait être rendue, c’est bien Anthony Bouthier. L’Oscar Midi Olympique qui lui a été décerné mardi soir dernier doit être interprété comme un juste retour des choses pour l’enfant de Po

Comment avez-vous débarqué à Vannes ?

J’arrivais au terme de ma formation Espoir à Dax et je cherchais un club. J’ai écrit à Pierre Tarance à l’époque à Vannes et originaire comme moi de Pouillon qui m’a vanté les charmes de la Bretagne et m’a bien vendu le RCV. Vannes ou ailleurs, peu importait à mes yeux, même si mes camarades eux, avaient décidé de rester jouer dans la région de Dax. Ce que je voulais, c’était jouer. Et Vannes n’a jamais été un choix par défaut. La Fédérale 1 était le meilleur niveau auquel à l’époque je pouvais espérer jouer. J’avais 22 ans, c’était le moment de faire des choix.

Et ce choix a été le bon non ?

Je m’étais donné une saison pour réussir ou échouer. Je ne voulais pas cultiver des regrets de ne pas avoir tenté ma chance. J’ai découvert une autre région et au fil des mois j’ai appris à l’aimer. La première saison, j’ai eu pas mal de temps de jeu. La seconde j’ai joué la montée avec le groupe.

Et devenir joueur pro, c’était un rêve de gosse ?

C’est vrai que lorsque je suis venu à Vannes, je n’envisageai­s rien en ce sens. La Fédérale 1 pour moi, c’était déjà un très haut niveau. Alors être aujourd’hui en Pro D2, vous imaginez ce que j’ai pu ressentir.

Ce qui reste magique chez vous, c’est cette faculté à vous adapter au niveau de jeu. Vous avez vite pris la mesure du Pro D2 non ?

La première saison, j’ai eu du temps de jeu. Nous étions restés euphorique­s de la montée et j’ai réussi à m’installer à ce poste à l’arrière non seulement au regard de mon modeste talent, mais aussi parce que certains joueurs étaient blessés. La saison dernière a été plus facile puisque j’avais déjà fait le tour de ce Pro D2 ?

Et cette troisième saison qui s’annonce, comment la voyez-vous ?

Le groupe aura été peu modifié à l’intersaiso­n. Donc devrait pouvoir encore faire mieux au niveau des performanc­es et du classement. Nous sommes encore une bonne dizaine à avoir connu ensemble la Fédérale 1. Des automatism­es sont créés. À nous d’être prêts dès la première journée de championna­t.

Que représente pour vous cet Oscar Midi Olympique ?

C’est une récompense individuel­le, alors que nous pratiquons un sport collectif. Donc, c’est aussi tout le groupe qui est honoré à travers moi. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est aussi grâce à mes camarades de jeu. Je n’oublie pas que la victoire ou une distinctio­n restent toujours une oeuvre collective. Je reste lucide et je garde les pieds sur terre.

Le Top 14, vous y pensez le matin en vous rasant ?

Tout le monde y pense. Mais c’est une montagne à gravir. C’est déjà dur de garder sa place en Pro D2. À moi de me faire connaître.

 ?? Reportage photograph­ique Damien Kilani ?? Remise de l’Oscar Midi Olympique Emmanuel Massicard (rédacteur en chef du Midi Olympique) remet le trophée à Anthony Bouthier, arrière du RC Vannes.
Reportage photograph­ique Damien Kilani Remise de l’Oscar Midi Olympique Emmanuel Massicard (rédacteur en chef du Midi Olympique) remet le trophée à Anthony Bouthier, arrière du RC Vannes.

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