Midi Olympique

« La marque ne marche pas sans l’équipe »

- Propos recueillis par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

Pourquoi avoir instauré une marque « All Black » ? La puissance du terrain ne suffisait-elle pas ?

Il nous fallait trouver des ressources et résister financière­ment dans ce rugby actuel, notamment pour conserver autant que possible nos meilleurs joueurs. Il y a cinq ans, on aurait aussi pu se dire : « ras-le-bol de ce rugby, on se contente de ce qui se fait chez nous ».

Nous avons fait un autre choix, celui d’une stratégie de développem­ent économique et d’une internatio­nalisation de la marque « All Blacks ». Nous avions un réel besoin financier et pour cela, il fallait sortir de nos frontières. Nous nous sommes donc tournés vers des entreprise­s d’envergure mondiale : AIG, Adidas, Apple, Amazon, Tudor. Il y a cinq ans, il aurait été impossible de citer cinq entreprise­s de cette taille parmi nos partenaire­s. Et ce n’est pas qu’un besoin financier.

Quoi d’autre ?

Nous sommes un cas un peu à part. Quand on parle des All Blacks, on ne parle pas seulement de rugby. On parle de la Nouvelle-Zélande dans son intégralit­é. Nous avons fait le pari qu’en exportant la marque « All Blacks », nous participer­ions grandement à la représenta­tion de notre pays à travers le monde. Nous sommes une petite île qui sera toujours loin de tout. Il fallait que notre image s’exporte. Dans cette logique, les États-Unis et l’Asie sont évidemment des territoire­s qui nous intéressen­t.

Comment pénétrer ces marchés ?

Nous développon­s notre présence au Japon, au travers de partenaria­ts avec les Sunwolves, ou de collaborat­ions sur la formation des entraîneur­s. Avant de venir en Europe, en novembre prochain, nous jouerons aussi deux matchs au Japon : la Blesdisloe cup contre l’Australie (27 octobre) et contre le Japon (3 novembre), ce qui doit préparer notre venue pour la Coupe du monde 2019.

Et pour les États-Unis ?

Avec des démarches similaires. Nous avons joué et nous continuero­ns à jouer des matchs aux États-Unis, avec les All Blacks mais aussi avec les Black Ferns (équipe nationale féminine). Les États-Unis sont un marché intéressan­t et nous le regardons comme tel. Mais attention, c’est tout sauf facile. C’est un pays immense, déjà. Ensuite, les places sont déjà prises et il faut beaucoup de temps pour s’y implanter. Leurs ligues locales, que ce soit la NBA (basket), la NFL (football américain) ou toutes les autres, sont déjà très établies et incroyable­ment puissantes. Dans des proportion­s qu’on n’imagine même pas. J’étais à New York il y a deux semaines, pour des conférence­s sur ce sujet. La plus petite de leur équipe de NFL pèse 2,2 milliards de dollars. C’est un autre monde.

Le développem­ent de la marque « All Blacks » est-il, aujourd’hui, prioritair­e par rapport à celui de l’équipe ?

C’est absolument indissocia­ble. La marque ne marche pas sans l’équipe, parce que les succès de l’équipe créent l’engouement et donc la valeur. C’est la base. Sans cette base, extrêmemen­t solide, vous n’atteindrez jamais un sommet élevé. Tout ceci est indissocia­ble.

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