Les 5 joyaux de la couronne de France

Jordan Joseph

Troisième ligne centre de Massy (futur Racing) Clairement, il est le phénomène de ce Mondial ! Imaginez quand même que Jordan Joseph n’a que 17 ans et qu’il est doublement surclassé pour pouvoir disputer la compétition… Remplaçant pour la match d’ouverture contre l’Irlande, il a profité de la blessure de Zegueur pour rapidement entrer en jeu et se rendre incontournable. Depuis un moment déjà, le pensionnaire de Massy est considéré comme grand espoir du rugby hexagonal. Depuis deux semaines, il a prouvé pourquoi. « C’est le meilleur sur sa génération au sol, expliquait récemment Joffrey Delacour, son entraîneur au sein des Crabos massicois ces deux dernières saisons. C’est un gros gratteur, un franchisseur hors normes, un garçon qui amène de la continuité dans le jeu. Puis il est à l’aise techniquement, a une passe de vingt mètres des deux côtés et possède même un bon jeu au pied. (…) Je lui ai toujours répété que le travail en ferait un joueur largement au-dessus de la moyenne. » Et on comprend mieux la raison pour laquelle, alors qu’il n’est même jamais apparu en Espoirs, la moitié des clubs de l’élite lui faisait la cour. Lui a choisi le Racing 92 où il évoluera lors des trois années à venir. « Je suis persuadé qu’il fera ses dix matchs en Top 14 la saison prochaine », promet Delacour. C’est dire à quel point le garçon est précoce. Tellement que ses incroyables performances avec les Bleuets, avec en point d’exergue son doublé contre l’Afrique du Sud durant la seule première mi-temps, lui ont logiquement permis d’être élu meilleur joueur du tournoi. Pas mal quand on rappelle que Jordan Joseph n’est pas encore majeur. Un gage évident pour l’avenir.

Romain Ntamack

Ouvreur ou centre de Toulouse À vrai dire, ce n’est pas vraiment une surprise de le retrouver dans la rubrique des futurs étoiles du rugby français. Son ascension est prévue depuis longtemps, d’autant plus qu’il a débuté avec les moins de 20 ans à seulement 17 ans et qu’il a même intégré la liste élite du XV de France l’été dernier alors qu’il n’avait pas encore disputé la moindre minute en Top 14. Leader technique de cette génération, Roamin Ntamack a prouvé durant cette Coupe du monde qu’il possédait une capacité d’adaptation hors du commun. Déplacé au centre du terrain en cours de compétition, pour permettre une association détonante avec Carbonel par sa capacité à alterner les postes, il a de suite trouvé ses repères et montré une justesse exceptionnelle dans son jeu, jusqu’à être décisif en demi-finale face aux Baby Blacks puisqu’il a inscrit le seul essai du match. Après avoir participé à dix matchs cette saison dont cinq en Top 14 (trois titularisations), il va encore monté en puissance au Stade toulousain puisque le départ de Jean-Marc Doussain n’a pas été compensé, pour lui laisser du temps de jeu.

Clément Laporte

Arrière d’Agen Il est, avec Arthur Coville, le Bleuet qui a le plus joué en Top 14. Aligné à seize reprises par le SUALG (dont 12 titularisations), Clément Laporte a joué 983 minutes et inscrit deux essais en championnat la saison passée. Et son expérience du plus haut niveau est patente à l’occasion de cette Coupe du monde. Auteur d’une excellente entame de compétition avec une performance exceptionnelle lors du premier match, contre l’Irlande (il avait été décisif sur tous les essais inscrits par les Tricolores), l’Agenais a immédiatement fait valoir ses qualités. Outre un « gaz » exceptionnel, qui fait de lui d’un des arrières les plus rapides de la compétition, le joueur de 20 ans fait aussi preuve d’un très bon sens du timing et d’une lecture de jeu remarquable. Comme il avait su saisir sa chance quand on la lui a donnée sous le maillot agenais, Clément Laporte a su tirer son épingle du jeu pendant ce Mondial. Il constitue, très clairement, l’un des grands espoirs français actuellement. Et s’il est engagé jusqu’en 2019 avec le SUALG, il se murmure que plusieurs gros clubs se sont déjà renseignés de très, très près...

Louis Carbonel

Ouvreur de Toulon La France tient (peut-être) enfin son Jonny Wilkinson ! Il en a l’attitude sur les tirs au but, mais aussi son efficacité. Comme l’Anglais Louis Carbonel aime aussi plaquer à tour de bras. C’est un ouvreur au profil de distributeur avec des pattes et de la vitesse. Couvé au RCT, il pourrait éclater au grand jour en Top 14 cette saison. Pour le moment, il n’y a fait que quelques apparitions mais c’est déjà fait remarquer. Il a été l’artisan de la victoire des Toulonnais au Stade français. Seulement, Fabien Galthié craignait qu’avec son jeune âge, il ne soit pas encore mur pour diriger une ligne d’attaque composée de stars du Sud. Ce Mondial moins de 20 ans, démontre qu’il en a l’étoffe. « Carbonel, c’est une véritable bombe atomique ! Il sera en équipe de France très vite », prévient Bernard Laporte qui voulait déjà le sélectionner avec les Barbarians au mois de novembre dernier. Dans sa catégorie d’âge depuis le début, il doit faire face à une grosse concurrence avec Romain Ntamack et Matthieu Jalibert. Il semble s’en servir pour progresser encore et toujours. Des joyaux des moins de 20 ans, il est parmi les plus précieux. S’il ne se grille pas les ailes, il est parti pour devenir le demi d’ouverture que l’on attend depuis des lustres.

Demba Bamba

Pilier droit de Brive Vous cherchez le prototype du pilier moderne ? Le voici. Demba Bamba a débuté la compétition sur le banc des remplaçants. Il ne lui a fallu qu’une mitemps pour doubler et distancer Daniel Brennan dans la hiérarchie. Il faut dire que son activité dans le jeu est impressionnante, au point qu’il est des points de fixation privilégié des Bleuets. Surtout, grâce à sa puissance naturelle et à ses appuis intéressants pour un joueur de son poste, il a parvient à toujours avancer dans la défense adverse. Au-delà, il s’est montré à son avantage en mêlée fermée où il a mis au supplice plusieurs de ses opposants. Il est d’ailleurs très rare de voir un pilier droit aussi complet à seulement 20 ans, là où l’âge de maturité arrive généralement quelques années plus tard. L’entraîneur des avants brivistes Didier Casadeï ne s’y est pas trompé en l’alignant huit fois cette saison, Top 14 et Challenge Cup confondus. L’an prochain, il sera un pion essentiel de Brive en Pro D2. Avant, très vite, de voir beaucoup plus haut.