Midi Olympique

Babillot, une stature internatio­nale

- Par Arnaud BEURDELEY et Nicolas AUGOT, envoyés spéciaux

Dans le Top 14, Mathieu Babillot a désormais le statut de capitaine des champions de France en titre, ce qui en impose. Sur la scène internatio­nale, il n’était en revanche, avant cette première titularisa­tion avec le XV de France, qu’un parfait inconnu. Un bleu parmi les Bleus. Samedi à Wellington, les Blacks l’ont découvert. « Babs », son surnom à Castres, a été un des avants français le plus à son avantage. Dès le début de la rencontre, il ne s’est pas gêné d’imposer sa puissance et sa capacité à franchir la ligne de défense adverse. C’est lui notamment qui est à l’origine de l’essai de Doumayrou (7e), justement refusé à la vidéo pour un en-avant. Avant le franchisse­ment décisif de Kélian Galletier, Babillot est celui qui a permis de jouer dans l’avancée et d’impulser de la vitesse à cette action. Deux franchisse­ments nets au total lui sont crédités. Au total, il a déchiré le premier rideau des Blacks à deux reprises. Surtout, au même titre que Kévin Gourdon, il a porté le ballon à quatorze reprises. Une activité débordante. Et surtout, il a très souvent gagné ses duels. À son débit, il a raté un plaquage et perdu un ballon. Des chiffres presque anecdotiqu­es pour un garçon qui pourrait bien avoir signé un long bail avec les Bleus. Nullement impression­né par le contexte, il a même fait preuve d’un sacré caractère. À la 32e minute de la rencontre, il s’est livré à un duel sympathiqu­e avec Sam Whitelock sur une zone de combat au sol. Une tentative d’intimidati­on à base de grands coups d’épaule de la part du capitaine des Blacks. En vain. Babillot est entré dans son jeu, répondant par un joli sourire et par sa capacité à rester sur ses appuis pour assurer la conservati­on du ballon.

15. BENJAMIN FALL : EXCLU

Difficile de pousser bien loin l’analyse. Après un bon début de match il est sanctionné d’un carton rouge pour ne pas avoir su maîtriser son interventi­on aérienne, ce qui a provoqué la chute de Beauden Barrett sur la tête. Dur ? Certaineme­nt, tant il n’y avait aucune intention de blesser. L’arbitre applique la règle, au pied de la lettre.

14. Teddy THOMAS : MUSELÉ

Surveillé de près, après ses coups d’éclats de la semaine précédente, le Racingman n’a pas trouvé beaucoup d’espaces, en attaque. En revanche, avec un fond de terrain affaibli par le carton rouge de Fall, il a été régulièrem­ent en difficulté sur des jeux au pied dans le dos. Ses carences dans le jeu au pied l’ont alors mis en difficulté, pour inverser la pression.

13. Mathieu BASTAREAUD : SOLIDE

Moins en difficulté que la semaine précédente, il est pris en défaut une seule fois, sur la vitesse, par Rieko Ioane. Le reste du temps, ses bons positionne­ments ont bien compensé ses faiblesses. Offensivem­ent, plusieurs de ses charges ont été destructri­ces. Sur des ballons à pression, sa dimension physique est aussi précieuse pour temporiser et ensuite reconstrui­re.

12. Geoffrey DOUMAYROU : INSUFFISAN­T

Un en avant décisif au moment d’aplatir l’essai, en conclusion d’une très belle séquence française en début de match. Plus globalemen­t, Doumayrou est généreux, certes, et précieux en défense où il compense beaucoup d’écarts laissés par ses coéquipier­s. Mais son apport offensif reste (très) discutable. Cela pose question, dans un match ouvert qui a laissé des espaces. Il n’a pas su en profiter et n’a que trop rarement fait profiter ses coéquipier­s. Remplacé par Maxime Médard (62e), rassurant après sa mauvaise prestation de la semaine précédente.

11. Gaël FICKOU : PROPRE

Le Toulousain n’a pas d’action d’envergure à son actif. Mais dans une rencontre où il a été positionné en alternance au centre, à l’aile et même à l’arrière, sa copie est propre. C’est déjà beaucoup, vu le contexte.

10. Anthony BELLEAU : LIBÉRÉ

Très bonne alternance en début de partie, avec du jeu au pied de pression précis et quelques belles attaques de ligne. Par la suite, deux ballons rendus trop facilement au pied. Mais l’impression d’ensemble est très positive. Pour la première fois, le Toulonnais a semblé se libérer avec le maillot bleu. Il a dynamisé, a évolué plus proche de la ligne d’avantage qu’à son habitude. Il compte parmi les satisfacti­ons de ce match. Remplacé en fin de match par Jules Plisson (72e), propre dans son animation.

9. Morgan PARRA : PATRON

À son débit, Morgan Parra a un jeu d’occupation raté, tombé directemen­t dans les bras de Jordie Barrett. Pour le reste, le demi de mêlée de Clermont répond aux attentes du staff : il compte parmi les patrons de cette équipe, sur les dimensions humaine et tactique, en imposant son rythme au match. Remplacé par Baptiste Serin (55e) qui a contribué à accélérer le jeu, en fin de match.

7. KÉLIAN GALLETIER : APPLIQUÉ

Très actif en défense (8 plaquages pour un seul manqué), il a réalisé un match très propre, rattrapant certains coups comme lorsqu’il reprend Codie Taylor sur le bord de la touche en première période. Aucune faute, ni ballon perdu. En attaque, c’est lui, notamment, qui déchire le rideau défensif des Blacks pour amener l’essai de Doumayrou (7e), malheureus­ement refusé à la vidéo. Remplacé par Alexandre Lapandry (65e), lui aussi très propre.

8. KÉVIN GOURDON : BRILLANT

Il était en quête de rédemption, mission accomplie. Gourdon a réalisé un match plein. En défense, il est tout simplement le meilleur plaqueur des avants français (10 plaquages pour un seul manqué). En attaque, il a déchiré rideau défensif adverse à sept reprises et réalisé sept passes après contact. Un chiffre pharaoniqu­e au regard de sa prestation lors du premier test. Son activité et sa capacité à jouer dans le dos de la défense adverse ont permis aux Bleus de jouer dans l’avancée. Sur l’essai de Gomez Sa, c’est lui qui franchit et qui joue merveilleu­sement bien le deux contre un. À son débit, une mauvaise lecture défensive sur un « tchic-tchac » de Ben Smith (20e) qui offre un essai aux Néo-Zélandais.

5. Yoann MAESTRI : INSUFFISAN­T

Autant sa première mi-temps du premier test avait convaincu, autant sa deuxième prestation a déçu. Il s’est fait coffrer le ballon par la défense néozélanda­ise (2e) et a perdu deux ballons au total. Il a également délivré une mauvaise passe pour Priso, rendant le ballon au Blacks. Une munition vite exploitée puisque ces derniers marquent un essai, heureuseme­nt pour lui, refusé pour un en-avant (36e). Il a été remplacé par Paul Gabrillagu­es (60e), qui est apparu émoussé.

4. Bernard LEROUX : COMBATTANT

Le sélectionn­eur Jacques Brunel avait justifié sa titularisa­tion au détriment de Paul

Gabrillagu­es par sa « densité physique et l’aspect défensif sur lequel il pèsera peut-être un peu

plus. » Bien vu. Le Roux a souvent été le premier soutien sur les zones de combat au sol. En défense, ses statistiqu­es sont tout de même mitigées : six plaquages pour deux ratés. Il s’est fait notamment prendre à son intérieur par Liernert-Brown sur un des essais néo-zélandais.

3. Uini ATONIO : MIEUX

Il a semblé un peu plus à son aise que lors du premier testmatch. Le droitier des Bleus s’est montré présent en défense. Au total, il a réalisé cinq plaquages, souvent en avançant et n’en a manqué aucun. À son débit un ballon perdu sur une passe après contact vraiment hasardeuse (41e) et une pénalité concédée, avant qu’il ne laisse sa place à Gomez Sa (48e). Ce dernier, comme Baille, a souffert un peu en mêlée (58e), mais il a eu le mérite de marquer un bel essai en fin de match.

2. CAMILLE CHAT : CONTRASTÉ

Avec notamment un lancer raté en touche sur Maestri en début de match, permettant à Barrett de voler le ballon, sa responsabi­lité est forcément engagée sur les nombreux ballons perdus en première mitemps. En suivant, il a été très présent dans les zones de combat au sol. Il a notamment récupéré deux pénalités (28e, 34e) grâce à des « contest ». Il a joué en avançant, même après contact. Remplacé par Pierre Bourgarit (60e) qui a sonné une belle charge (63e). Il inscrit un essai tout en dynamisme (68e), malheureus­ement refusé après arbitrage vidéo.

1. Dany PRISO : ACTIF

Le pilier de la Rochelle a réalisé une partie dans la droite lignée de son premier test. Propre net, sans grosse bavure. Certes, il s’est fait prendre à son intérieur sur l’essai de Moody (15e), mais dans l’ensemble il s’est montré toujours aussi actif dans le jeu courant. Remplacé par Cyril Baille (48e) qui a été pénalisé en mêlée (54e). Au total, il a écopé de deux pénalités contre lui.

 ??  ??
 ??  ??
 ?? Photos Icon Sport ?? Uini Atonio, Mathieu Babillot et Camille Chat.
Photos Icon Sport Uini Atonio, Mathieu Babillot et Camille Chat.

Newspapers in French

Newspapers from France