« Je devais une revanche à ce maillot »
Barbarians APRÈS AVOIR AFFRONTÉ LES ALL BLACKS À L’EDEN PARK, LE 3e LIGNE CLERMONTOIS A REJOINT LES BARBARIANS. SANS RANCUNE.
Comment avez-vous vécu la lourde défaite de la semaine dernière, face à une équipe remaniée des Crusaders ?
On s’attendait à un match compliqué. Remaniés ou pas, les Crusaders sont leaders du Super rugby. Ils sont en milieu de saison, se connaissent tous très bien. Nous, nous arrivons en fin de saison, sans se connaître. Moi, par exemple, je ne m’étais entraîné qu’une seule fois avec l’équipe des Barbarians. Dans ce contexte, on s’attendait à une confrontation piquante. On n’a pas été déçu.
Sans surprise ?
Si, un peu tout de même. Leur qualité technique en particulier. Du 1 au 15, ils savent jouer tous les rugbys, toutes ses passes. Tous les joueurs sur le terrain sont capables d’accélérer le jeu. C’est impressionnant.
Chose qu’on ne sait pas faire, en France ?
On commence à toucher cela, chacun dans nos clubs. On le bosse. En se confrontant à ce genre d’équipe, on se jauge. Et on mesure le travail qu’il reste à faire.
Est-ce le véritable intérêt de ces tournées de fin de saison ?
Oui, c’est important de jouer régulièrement contre ces nations. Entre novembre et juin, a-t-on progressé ? Que nous restet-il à travailler pour combler l’écart sur tous ces mecs ? C’est bien de voir ce qui se fait ailleurs, surtout quand ce sont les meilleurs.
Aimeriez-vous tenter, un jour, une expérience de joueur ici, en Nouvelle-Zélande ?
J’imagine que c’est enrichissant. Les rugbys sont différents, ça ne peut que faire progresser de s’y confronter. Après, dans le fil d’une carrière, c’est compliqué…
Personnellement, vous aviez débuté la tournée avec les Bleus, avant de basculer vers les Barbarians. Une déception ?
Je ne pensais même pas jouer le premier match avec les Bleus. J’ai été agréablement surpris de débuter cette rencontre à l’Eden Park. Alors, bien sûr, quand il a fallu les quitter, il y a eu une petite déception. Mais je regarde le positif : j’ai pu m’évaluer face aux meilleurs. Un mec comme Cane, j’observe tout ce qu’il fait. S’il est titulaire chez les Blacks, c’est qu’il est ce qui se fait de mieux au monde. Je le regarde, j’apprends. Je mets dans un coin de ma tête tout ce
qu’il me reste à bosser. Ensuite, il était prévu que je revienne avec les Barbarians. Je suis aussi content d’être ici.
Vraiment ?
J’avais déjà goûté à ce maillot mais trop peu. Seulement deux minutes, l’an dernier en Afrique du sud. Dès l’entame du premier match, je me casse une cote sur un contact avec un coéquipier (Malik Hammadache, N.D.L.R.). J’avais envie de revenir parce que je devais une revanche à ce maillot. Cette fois, dès le début du match, j’ai regardé le chrono. Quand j’ai vu qu’on avait dépassé les deux minutes, j’ai eu une petite satisfaction. (sourires)
Ce maillot a-t-il encore du poids, aux yeux de la nouvelle génération ?
J’aime bien ce maillot. Il a une valeur, par la singularité de ce qu’il représente mais aussi les joueurs qui y sont passés. Mettre son nom sur un maillot des Barbarians, c’est une belle chose dans une carrière.
Avec le passage des Barbarians de sélection amicale à équipe de France B, l’état d’esprit a-t-il évolué ?
Il y a un état d’esprit à faire perdurer. Mais on fait la part des choses. Il y a des moments pour faire la bringue, tant mieux, mais il faut aussi des moments de sérieux pour se préparer correctement. Ce week-end, on a clairement envie de sortir une belle performance. On se prépare en conséquence. On s’entraîne tous les jours, il y a aussi des séances de musculation. La fête, ça peut attendre. On aura bien le temps.
L’objectif est-il de gagner ou, au moins, de se rapprocher des Highlanders ?
L’idée, c’est de gagner. Clairement. Nous sommes la première équipe des Baabaas en Nouvelle-Zélande, il faut qu’on reparte avec une victoire contre une équipe locale. C’est important.
L’équipe de France trotte-t-elle dans un coin de la tête ?
On vit bien, entre nous, cette belle aventure. L’équipe de France, elle est dans un coin de la tête mais on n’en fait pas une priorité. Déjà, parce qu’il n’y aura pas de place pour tout le monde. Donc rien ne sert de se focaliser dessus. Je suis jeune, j’ai mon temps. Je vais rentrer en France, effectuer une bonne intersaison. C’est ma priorité.