DES BAA-BAAS BREDOUILLES
DEUX MATCHS, DEUX DÉFAITES POUR LES BARBARIANS QUI RENTRENT BREDOUILLES DE NOUVELLE-ZÉLANDE. VENDREDI, ILS ONT CRAQUÉ EN SECONDE PÉRIODE FACE AUX HIGLANDERS SUR LA PELOUSE D’INVERCARGILL.
Ils avaient été surpris par l’entame de match des Crusaders une semaine plus tôt à Christchurch. Ils s’étaient promis de réaliser une toute autre entame du côté du Rugby Park Stadium d’Invercagill face à des Highlanders annoncés moins menaçants que les Crusaders. Cela n’a pas suffi pour les Barbarians même si, sur le premier ballon de la rencontre, Damian Penaud traversait le rideau défensif adverse pour une fantastique échappée, avant que Quentin Lespiaucq ne sonne la charge. Une entame qui aurait été idyllique si l’équipe entraînée par Christophe Urios et Xavier Garbajosa avait plus qu’une simple pénalité à se mettre sous la dent. Les Highlanders, seulement menés de trois points, reprenaient facilement le contrôle des opérations, revenant sans cesse dans le camp de Barbarians solidaires dans le secteur offensif et courageux pour repousser un à un les assauts de Néo-Zélandais de plus en plus proche de l’enbut. Une férocité défensive qui permettait aux Français d’atteindre la pause sur le score de 5 à 3. Après la désillusion de Christchurch et malgré un effectif amputé au niveau des lignes arrières (un seul trois-quart sur le banc des remplaçants), les Barbarians ont mis du coeur à l’ouvrage. « Il y a eu une rébellion car c’était un bon groupe avec une âme, soulignait Denis Charvet. Il y a eu des mots qui ont été forts. Il faut rappeler que ce sont des joueurs que l’on ne paye pas. Ils étaient à l’autre bout du monde, à Invercargill « le trou du cul du monde » comme a dit Mick Jagger, loin de leur famille, mais nous avons quelque chose de sacré, c’est le maillot. Ils sont redevenus des enfants de la balle. Ils ont essayé, j’ai trouvé ça formidable car ils ont répondu en conservant la philosophie des Barbarians. » Reste que résister ne pouvait suffire pour s’imposer. Les Highlanders ont fini par trouver des failles, inscrivant quatre essais après la pause. L’essai pour l’honneur d’Hugo Bonneval, dépêché du groupe France trois jours avant le match, ne changeait rien. Les Babaas ont, comme les Bleus, subi la loi des néozélandais lors de cette tournée. « Ce n’est pas un échec, mais c’est une déception de ne pas avoir gagné, poursuivait Charvet. On ne va pas revenir sur le problème du calendrier, avec des saisons très longues chez nous alors que nous avons affronté des équipes qui préparent la fin du Super Rugby. Le contexte était difficile mais il ne faut pas se cacher derrière ça. C’était notre première tournée en Nouvelle-Zélande, donc c’est quand même positif, mais ne pas gagner enlève une part de bonheur. Il ne peut pas y avoir de belle tournée sans victoire, donc ça gâche un peu la fête. »
QUESTION D’ÉQUILIBRE
Il est vrai que les Barbarians rêvaient d’un succès de prestige pour asseoir ce statut de deuxième équipe de France cher à Bernard Laporte venu le rappeler aux joueurs en début de tournée. La présence en tribune de Jacques Brunel et d’une partie de son staff en était bien la preuve. Jean-Marc Doussain et ses partenaires l’ont bien compris pendant ces quinze jours passés en NouvelleZélande selon Denis Charvet, bien placé pour juger de cette évolution des mentalités : « L’état d’esprit a été formidable. Les joueurs ont répondus présents à un moment charnière de l’évolution des Barbarians dans le panorama du rugby mondial. C’est le point positif car nous avons trouvé un équilibre entre ce qui se faisait avant et aujourd’hui. » La gestion de Christophe Urios et Xavier Garbajosa n’est pas étrangère à cette nouvelle identité naissante des Barbarians.