Midi Olympique

Où va notre rugby ?

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Grandeur et décadence. Voilà comment Marc Lièvremont dénoncé dans une récente interview publiée dans Midi Olympique Magazine, avec des propos très violents, la façon dont la FFR était gouvernée, par des dirigeants en haut lieu n’ayant aucun scrupule, ne pensant uniquement qu’à leurs ambitions personnell­es et à leurs propres intérêts. Mais par contre, soyons indulgent envers les entraîneur­s et les joueurs de notre équipe nationale qui ne sont pas responsabl­es à eux seuls de cette déroute qu’elle vient de subir au cours de la tournée en Nouvelle-Zélande. Quand on voit le magnifique résultat de nos moins de 20 ans, qui sont à féliciter pour l’enthousias­me qu’ils ont mis pour devenir champion du monde en battant les trois principale­s nations que sont l’Angleterre, l’Afrique du Sud et la Nouvelle-Zélande, la source de ces malheurs réside uniquement de la manière dont est géré l’ensemble du rugby français d’une part par les instances de la FFR et de la LNR et les présidents des clubs profession­nels, faisant que l’ensemble fait que notre équipe de France a les résultats désastreux que nous subissons depuis de nombreuses années. Arrêtons de nous lamenter en nous disant que nous n’avons pas de joueurs de niveau internatio­nal. C’est vrai mais d’où vient cette défaillanc­e ? Quand la majorité des clubs du Top 14 et même ceux du Pro D2 font appel à de nombreux joueurs venant de l’hémisphère Sud, ne soyons pas étonné des résultats négatifs que nous subissons.

Lors de la dernière finale de notre championna­t de France entre Castres et Montpellie­r, il y avait une majorité d’étrangers sur leurs feuilles de match. C’est vrai qu’il faut de l’argent pour faire vivre un club, quel que soit son niveau, mais il faut mettre un garde-fou à cette inflation de joueurs venant d’ailleurs qui portent un préjudice important à notre rugby national et un profond malaise aux ambitions des jeunes qui choisissen­t cette discipline sportive dès leur plus jeune âge. Pour cela, il faudrait que les présidents de clubs profession­nels évitent, par leur soutien financier, de se servir de leur club comme un moyen de communicat­ion pour leur propre affaire ou entreprise.

Avons-nous vraiment les dirigeants qu’il faut à la tête du rugby français pour exiger une politique qui puisse obtenir les résultats de nos ambitions, j’en doute. Guy Novès, grand formateur et grand entraîneur ayant été plusieurs fois champion de France avec le Stade toulousain et champion d’Europe, fut débarqué comme un mal propre pour être remplacé par Jacques Brunel, ayant eu lui aussi de bons résultats dans le passé. Mais la finalité est du pareil au même. Ce qui prouve qu’il faut mettre un grand coup de balai dans la fourmilièr­e de la FFR comme le laisser entendre Marc Lièvremont.

Marcel SALVAN

Pézilla-la-Rivière (66)

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