Midi Olympique

« Cela fait du bien à la tête »

BENJAMIN LAPEYRE - Ancien ailier de Brive en recherche d‘un club MÊME S’IL CONSERVE TOUJOURS UNE ATTITUDE POSITIVE, LA SITUATION PÈSE SUR CE JOUEUR ATTACHANT À LA FORTE PERSONNALI­TÉ.

- Propos recueillis à Bordeaux par Jean-Yves SAINT-CÉRAN

Vous plaisantez encore mais je suppose que le moral n’est pas au beau fixe ?

Et bien, contrairem­ent aux idées reçues, ce stage fait du bien à la tête. Cela fait du bien car on reprend en groupe. Nous ne sommes que cinq mais on côtoie des joueurs qui sont dans la même position. Et cela fait du bien d’être en cohésion et de pouvoir utiliser des infrastruc­tures comme ici à Bordeaux. Après, c’est compliqué dans la tête quand on se pose un peu et que l’on se dit : « Je n’ai pas eu de club. »

La situation est d’autant plus surprenant­e, au vu de vos performanc­es avec Brive lors des deux dernières saisons ?

Oui. J’ai essayé de tout donner pendant deux ans à Brive. Personnell­ement, en terme de statistiqu­es, je pensais être dans les clous parce que, en finissant deux fois meilleur marqueur de l’équipe, je pensais avoir fait mon « taf ». Et je vois qu’au final, même quand on essaye de donner, de faire des efforts, cela ne sert à rien. C’est là où ça fait un peu plus ch… T’essayes de tout donner, de prouver et au final, tu te retrouves dans cette situation. C’est plus compliqué à vivre.

Encore plus avec une décision tardive ?

En effet car c’est cela qui me met dans cette situation. Tous les clubs se sont renforcés bien avant et, maintenant, soit il y a un problème de salary cap, soit d’effectif déjà conséquent. Bref, il y a toujours des explicatio­ns diverses et variées. De plus, avec les nouvelles règles qui commencent à être mises en vigueur pour les jokers médicaux qui rentrent dans le cadre du salary cap, c’est encore plus difficile pour les joueurs dans notre situation. Car s’il y a des mecs qui se pètent dans les clubs, il faut qu’il y ait la place financière pour faire venir un nouveau joueur. Il y a plein de contrainte­s qui n’aident pas. C’est vraiment

compliqué à vivre.

Avez-vous tout de même quelques contacts avec des clubs succeptibl­es de vous enrôler ?

Des contacts, oui. Surtout en fédérale. C’est sûr que je vais me laisser un maximum de temps pour trouver un club profession­nel. Après, si malheureus­ement je ne peux pas jouer au haut niveau, Top 14 ou Pro D2, je me dirigerai sûrement vers ces clubs.

Comment vous entretenez­vous actuelleme­nt ?

Je n’ai pas envie de lâcher, ni fait une croix sur ma carrière. J’essaye donc de m’entretenir, même si je sais qu’il y a des efforts à fournir en plus, car en le faisant tout seul, c’est beaucoup plus difficile que d’être dans un groupe avec un staff qui t’aide et qui t’encadre. Je suis un compétiteu­r dans l’âme, alors je m’accroche, tout seul. Aussi, je remercie le club de Bordeaux. Je remercie Provale aussi car nous mettre ces infrastruc­tures superbes et du personnel à notre dispositio­n, c’est super. Je découvre aussi de nouvelles façons de bosser, c’est sympa. Tu vois, après dix ans de carrière, on apprend toujours des trucs. C’est un moment dur à vivre mais si j’arrive à m’en sortir, je pense que j’en deviendrai­s plus fort encore.

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