Midi Olympique

L’ENVIE DE REBONDIR

PRÈS DE L’ÉTANG DE BERRE, LA SAISON A ÉTÉ COMPLIQUÉE. UN AN APRÈS SON ACCESSION SUR TAPIS VERT EN FÉDÉRALE 2, LE CLUB PROVENÇAL RETROUVE L’ÉTAGE DU DESSOUS.

- Par Olivier GAGNEBIEN

Il n’a pas su le faire. Il n’a pas réussi à décrocher son maintien. Pour MartiguesP­ort-de-Bouc, la marche était trop haute. Aidé, voilà un an, dans sa quête d’accession, par un petit coup de pouce du destin, il n’a jamais su se départir d’un profil trop tendre pour coller à ses ambitions sportives. Sa foi et sa combativit­é n’ont pas suffi. À y regarder de près, les chiffres sont accablants. Avec trois petits succès et 33 essais inscrits en vingt rendez-vous pour boucler sa saison avec un -27 au classement britanniqu­e, Martigues-Port-deBouc ne pouvait pas espérer se dessiner un autre épilogue. La nomination de Samuel Somnica comme manager du club ou le passage de témoin à la tête des Diables rouges, à la fin de l’automne, entre Yves Pontal et l’avocate aixoise Audrey Quioc n’ont pas su provoquer d’électrocho­c. « Il y a quand même eu un sursaut d’orgueil », note Audrey Quioc. « Notre esprit club et guerrier n’ont pas suffi, reconnaît aujourd’hui, l’ancien boss Yves Portal. Avec le recul, on n’a pas réalisé un recrutemen­t suffisamme­nt épais. Il a manqué du mental, de l’expérience, un ou deux leaders de vestiaire et une vraie profondeur de banc. On ne pouvait pas espérer se maintenir, la marche était trop haute. »

UN CLUB RÉFÉRENT DU BASSIN

Dans quelques semaines, Martigues Port-de-Bouc retrouvera donc une Fédérale 3 qu’il connaît par coeur. Ce sera sans ses technicien­s Hervé Di Noïa et Fabrice Sergeant. L’ancien talonneur a mis sa carrière entre parenthèse­s et l’ancien centre s’est rapproché de Châteauren­ard, emmenant dans ses bagages le prometteur flanker Marvyn Youcef et le pilier Grégory Aït-Idir. « Cette année, on va insuffler de la jeunesse, lui donner du temps de jeu, conserver 50 % de l’effectif, recruter malin avec un ou deux papys pour tenir la baraque et chercher à assurer, au plus tôt, notre maintien », assure son nouveau technicien Richard Vacheron. « La Fédérale 3 est moins exigeante, positive Yves Pontal. Cette saison est une reconstruc­tion. Il y a du coeur, de l’envie et ça ne rechigne pas, brosse le nouveau coach. Mais il va aussi falloir retrouver les vertus de la gagne. »

Les Bucco-Rhodaniens ont-ils les épaules pour s’assurer un rapide rebond ? À l’embouchure du canal de Caronte, qui relie l’étang de Berre au golfe de Fos, personne n’a oublié que lors des cinq dernières années précédant son accession, les Diables rouges ont toujours validé leurs tickets d’accès aux phases finales de la Fédérale 3. « Il faut rester prudent et humble et laisser du temps au temps. Mais nous avons un goût de revanche. On veut rester un club référent du bassin », prévient Audrey Quioc. « Nous n’en sommes pas encore là. Je ne me projette pas, répond clairement Richard Vacheron. Pour le moment, on va apprendre à vraiment se connaître avec un stage de deux jours les 1er et 2 septembre à Vias (Hérault) et l’on va avancer caché. Pour réussir sportiveme­nt, on devra partager tous ensemble les mêmes ambitions. » Au-delà, derrière sa vitrine, le club entend « remettre l’accent sur la formation et l’école de rugby, boucle Audrey Quioc. La jeunesse au coeur de son système, il faut lui redonner une vraie place. C’est l’avenir. Plus globalemen­t, s’intéresser à toutes les strates du club. »

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Photo DR Après une saison compliquée, les Diables rouges veulent redonner une vraie place à sa jeunesse.

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