« Un excellent compromis »
ALAIN TINGAUD - Membre du comité directeur NÉGOCIATEUR EN CHEF DE LA CONVENTION, L’AGENAIS SALUE CETTE AVANCÉE MAJEURE POUR LE RUGBY FRANÇAIS.
Cette AG aura vu la signature de la convention FFR-LNR pour la période 2018-2023. Comment accueillez-vous ce vote tant attendu ?
C’est un grand pas pour tout le monde. J’ai piloté pendant quatre intenses mois le groupe de négociations avec la Fédé et Serge Simon. On s’est applaudi au final car il y a un an, la situation était catastrophique, personne ne se parlait, ça s’engueulait… Toutes les parties sont parvenues à ce qui me semble être un excellent compromis qui fige la relation entre les deux institutions. Cette convention est forte : elle est signée pour cinq ans et renferme sans doute les prémices d’une prochaine.
Le rugby français était-il arrivé dans une impasse ?
Il n’était pas possible de continuer sur cette voie. Ça n’avait pas de sens. Nous sommes des gens responsables. J’ai mal vécu cette situation, Paul aussi, et je crois que du côté de la Fédé, ils se sont aperçus que ce n’était positif pour personne. Nous avons tout mis sur le tapis et on s’est dit : « Repartons sur quelque chose de nouveau. » Désormais, il n’est plus question du passé, ça ne parle que de projets d’avenir. Les présidents, aussi, ont envie de s’investir. Regardez : il y avait un poste à pourvoir au comité directeur et six candidats. Ça montre la vitalité de notre système.
En quoi la convention va-t-elle profiter à la LNR ?
La convention est un élément formidable avec dix plans stratégiques, détaillés dans l’annexe 3, qui vont être épluchés un par un à compter de cet été. Le rugby à VII, avec une compétition professionnelle, est un axe de développement intéressant. Il y a aussi la façon dont nous allons valoriser les championnats avec la nouvelle redistribution financière du contrat Canal +. Il y a de nombreux thèmes porteurs sur la croissance des championnats, la structuration des clubs…
Il y a aussi la réforme des indemnités de formation dont vous étiez un des défenseurs…
Oui, ce projet a été pleinement intégré dans l’aspect financier à hauteur de trois millions d’euros. Les clubs pros verseront, à partir de 2019-2020, une contribution au monde amateur selon le parcours de formation des jeunes. J’en suis très fier. Ça fait quatre ans que je travaille dessus et je suis heureux que ça voit le jour. Il est accepté par tous, y compris par la Fédé qui n’en voulait pas au départ. C’est un élément fort : il y aura de nouveau une liaison, institutionnalisée, entre le secteur pro et les clubs amateurs dont le travail de formation sera récompensé.
De manière générale, que retiendrez-vous de ces deux jours de débats et de réunions ?
J’ai trouvé que c’était une AG extrêmement sereine. J’en ai fait beaucoup, je sais de quoi je parle. Le dialogue est très apaisé et constructif. Ça se sent que les présidents se respectent et ont envie de faire avancer un bien commun qui est le rugby professionnel. Il y a beaucoup d’idées qui jaillissent aussi. La Ligue s’est beaucoup investie et il y a de plus en plus de chambres de travail qui se mettent en place. Je trouve tout ça très positif.