ENFIN ROI DE FRANCE
AVIGNON À LA SURPRISE GÉNÉRALE, LE SOA A ÉTÉ SACRÉ CHAMPION DE FRANCE POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE. LORS DE LA PHASE ÉLIMINATOIRE, LES VAUCLUSIENS ONT DÉJOUÉ TOUS LES PRONOSTICS.
Dimanche dernier, en tout de début de soirée, à la faveur de son succès sur le XIII limouxin, le SO Avignon est devenu le dix-septième club de l’Hexagone à soulever le très prisé bouclier Max-Rousié.Après cinq consécrations en Coupe de France LordDerby (1955, 1956, 1982, 1989 et 2013), le club phare du Vaucluse est pour la première fois sacré champion de France au plus haut niveau de la hiérarchie française. Le quatrième de la phase de classement est donc devenu le numéro un français à l’issue de la phase couperet.
Dans la France treiziste, ce titre a fait l’objet de nombreuses critiques de la part de quelques grincheux. Au terme de cette finale albigeoise, certains affirmaient que le titre avignonnais était aussi inattendu que la victoire du Montluçonnais Roger Walkowiak dans le tour de France 1956 ou que le sacre des jeunes toulonnais en 1992 face au Biarritz olympique de Serge Blanco. Dans la maison avignonnaise, ce premier bouclier Max-Rousié est tout sauf le fruit du hasard,comme l’explique le coach avignonnais, Renaud Guigue. « Il est vrai que lors de la finale, Limoux était favori. Cependant mes joueurs ont fait en sorte de déjouer les pronostics. Disons aussi que nous avons été en forme au bon moment. Il ne faut pas oublier qu’en début de saison, nous étions premiers au classement après avoir aligné cinq victoires consécutives dont une très belle à Lézignan (25-22) lors de la deuxième journée. Ensuite, je reconnais que mon équipe s’est un peu essoufflée. Nous avons eu des blessés et, forcément, cela a eu une incidence au niveau des résultats. De plus, nous ne possédons pas un des plus gros budgets du championnat, nous ne pouvions pas solliciter l’appui de jokers médicaux,nous avons puisé dans notre « réservoir jeunes » lequel regorge de joueurs de talent. Lors de la finale, nous avons tout de mêm e aligné sur la feuille de match deux juniors : le demi de mêlée Rémi Andreu et Lucas Amblard. Leur présence honore notre formation qui est l’ADN principale du club. »
JORIS BISSIÈRE : L’HIRONDELLE QUI FAIT LE PRINTEMPS
Au mois d’avril, le SOA était en grosse souffrance sportive. En Coupe de France, au stade des quarts de finale, il a subi la loi de Saint-Estève-XIII catalan (50-12). Deux semaines après, lesVauclusiens échouaient sans gloire chez la lanterne rouge toulousaine (10-17). Forcément une fois qu’on touche le fond, on ne peut que rebondir. Le retour de l’ouvreur et meneur, Joris Bissière a été l’hirondelle qui a fait le printemps avignonnais lors de la phase éliminatoire. « Une fois que Joris est revenu au sein du groupe, le comportement de l’équipe a été totalement modifié. Le groupe a retrouvé de la confiance et de la sérénité » , argumente Florian Bissière son frère, ancien joueur et entraîneur des juniors.Après avoir pris le meilleur sur Carcassonne en quart de finale, Saint-Estève-XIII catalan sur tapis vert, le SOA a conclu sa saison en apothéose en inscrivant la bagatelle de sept essais lors du rush final.
Après ce sacre historique, la balle est désormais dans le camp du comité directeur. Après cette brillante performance, tous les supporters inconditionnels attendent une hausse du budget de façon à conserver ce bouclier brillamment décroché à Albi.Aux dernières nouvelles, les dix-sept champions de France ont manifesté le désir de repartir pour un nouveau défi en Avignon. Après avoir connu le dépôt de bilan en 2001, le SOA savoure pleinement ce titre 2018. Et tout laisse croire qu’il a encore de beaux jours devant lui.