Le BO nouveau est arrivé
LOUIS-VINCENT GAVE ET JEAN-BAPTISTE ALDIGÉ ONT PRÉSENTÉ, MERCREDI APRÈS-MIDI, LE NOUVEAU PROJET DE DÉVELOPPEMENT DU CLUB CALQUÉ AUTOUR DE LA FORMATION ET DE SES SUPPORTERS.
Pour la première fois depuis qu’il a sauvé le BO, LouisVincent Gave s’est présenté face à la presse. C’était mercredi, dans le salon présidentiel de la tribune Serge-Kampf, il était environ 16 h 30. Quelques instants plus tôt, l’homme d’affaires résidant à Whistler (Canada) venait d’être élu président du conseil de surveillance. Il est arrivé accompagné de Jean-Baptiste Aldigé, logiquement choisi pour occuper le rôle de président du directoire. Les deux personnes, qui se connaissent bien, sont désormais les nouveaux hommes forts du Biarritz olympique. Pendant une bonne heure, ils ont présenté leur projet et ont répondu aux questions des journalistes. Dans sa mission pour diriger le BO, Louis-Vincent Gave s’est entouré de Laurent Mindurry, Serge Lagaronne, Charles Gave, Nicolas Brusque, Valérie Siniamin. Emmanuelle Gave (la grande soeur de Louis-Vincent, juriste, N.D.LR.),
Olivier Couleau (avocat spécialisé dans le droit sportif), Jean-Jacques Netter et Philippe Bernat-Salles épauleront Aldigé au sein du directoire. « Je n’ai pas l’objectif d’être un mécène du rugby français, a rapidement souligné Louis-Vincent Gave. La raison pour laquelle je suis là, c’est de mettre en place des structures qui permettront au BO, à terme, de devenir pérenne. »
GAVE : « NOUS VOULONS ÊTRE UN DES MEILLEURS CLUB FORMATEUR DE FRANCE »
La formation a été présentée comme la pierre angulaire du nouveau projet du BO. « C’est le principal but de ma présence ici », a rapidement affirmé Louis-Vincent Gave, avant d’expliquer son plan d’action :
« Notre objectif est de faire que tout jeune, qui en a les moyens, puisse rester au Pays basque pour vivre son rêve de carrière rugbystique au plus haut-niveau. Le BO doit, de façon constante, rester un des 20 meilleurs clubs du rugby français. Nous atteignons aujourd’hui cet objectif avec un recrutement qui est fait en grande partie en dehors du Pays basque. À terme, l’objectif doit être le même avec des joueurs basques, béarnais, landais, espagnols… Le BO doit devenir le club de référence pour la formation sur tout notre territoire. » Pour faire de cet axe une priorité, l’homme d’affaires de 44 ans a expliqué que des moyens, au niveau du recrutement, seront mis en place chez les jeunes. Le centre de formation sera d’ailleurs composé de 26 stagiaires cette année, alors qu’il n’en comptait que 12 la saison passée. La nouvelle direction souhaite également instaurer des partenariats avec les entités du Pays basque. « Nous ne voulons pas être vus comme un club qui vient piller les voisins. On veut partager nos entraîneurs
pour les gamins, pour former des coachs ou pour aider financièrement
les clubs avoisinants », a annoncé Gave.
Les nouveaux hommes forts du BO veulent instaurer une transversalité en interne, entre le monde professionnel et amateur. Ce sera en partie le rôle de Matthew Clarkin, directeur du rugby. « Il devra faire en sorte que, dans cinq ans, les objectifs que nous nous sommes fixés (avoir 50 % de nos joueurs issus de notre centre de formation, avoir des espoirs formés chez nous ou dans les clubs avoisinants, N.D.L.R.) deviennent une réalité », a déclaré le président du conseil de surveillance.
AGUILERA, NOUVEAU SOUFFLE
Il pourra se baser sur le bon travail effectué depuis maintenant quelques années par Mathieu Rourre. Les structures envisagées pour améliorer les performances ne devraient qu’aider à développer cet axe désormais si précieux. Alors que Biarritz peine à remplir son stade, Aguilera va connaître un second souffle. Tout d’abord, le placement en tribune va changer dès la saison prochaine. Les supporters, habitués à siéger dans la tribune Kampf, basculent en tribune Blanco. Les partenaires, eux, font le chemin inverse. Cette stratégie, réfléchie, a deux buts. Le premier : montrer aux caméras, situées en face, un public animé où tous les supporters se retrouveront et partageront la même volonté dans une atmosphère chaleureuse. Le second : réunir, dans la tribune Kampf, entrepreneurs locaux et partenaires « dans une ambiance plus « corporate », feutrée ». « L’idée est de transformer l’expérience que les gens auront du match pour faire en sorte qu’ils viennent au match non seulement pour voir l’équipe, mais aussi pour qu’il y ait une ambiance, au sein du stade, absolument unique », a souligné Louis-Vincent Gave. Un espace assis sera également réservé à l’école de rugby et une garderie verra le jour pour les enfants. Un club amateur du Pays basque pourra, à chaque match, prendre possession d’une buvette, l’exploiter, et repartir avec la recette. Un « stadium manager » a d’ailleurs été recruté pour gérer et remplir le stade.
La gouvernance, qui veut reconquérir les supporters après une année difficile, appelle à la confiance. « Je ne suis pas là en marchand de
rêves, a rappelé Gave. Je ne viens pas vendre de l’espoir, pas cher. Je ne viens pas pour dire aux gens qu’on va remonter en Top 14. Je suis plutôt venu ici pour éviter le cauchemar. Il a été évité, on tourne la page.
Maintenant, l’heure est, pour nous, de redonner confiance. » Pour retrouver cette relation avec le peuple rouge et blanc, des meetings mensuels avec les présidents des associations sont prévus ainsi que des petits déjeuners avec les supporters. Désormais, c’est sûr : le BO nouveau est en marche.