LÀ OÙ TOUT A COMMENCÉ
MAL À L’AISE À AGEN, L’ARGENTIN A PRÉFÉRÉ BRISER SON CONTRAT POUR REJOINDRE LE CLUB LANDAIS, OÙ IL AVAIT SIGNÉ SES DÉBUTS PROFESSIONNELS EN 2010. UN RETOUR AUX SOURCES POUR DÉFINITIVEMENT TOURNER LA PAGE D’UNE SAISON GALÈRE.
Leandro Cedaro n’est pas le genre de mec à rester les bras croisés quand quelque chose ne va pas. L’homme est à l’image du joueur : un deuxième ligne pugnace, combatif, hyperactif. Abonné régulier aux saisons intenses qui dépassent allègrement les vingt-cinq apparitions toutes compétitions confondues depuis sont arrivée en France où il débarqua à Vannes (Fédérale 1) en 2009, le deuxième ligne argentin a forcément mal vécu la saison dernière où il n’a connu que cinq apparitions en Top 14 avec le SU Agen. Question : comment celui qui fut l’un des acteurs majeurs de la montée de La Rochelle en Top 14 en 2014 et de son maintien les années suivantes a-t-il pu en arriver là ?
Retour en arrière. Saison 2016-2017. Après cinq ans de bons et loyaux services au Stade rochelais, l’Argentin décide de changer d’air : « J’arrivais au bout d’un cycle avec La Rochelle, le temps était venu pour moi de partir. Alors j’ai décidé de m’engager trois ans avec le SUA », raconte le Néo-Montois. Une recrue de choix pour Agen qui souhaite s’appuyer sur des joueurs expérimentés en Top 14 comme Cedaro pour relever le défi du maintien. La preuve, il est aligné d’emblée : remplaçant pour l’ouverture du championnat à Montpellier, l’Argentin débute pour le compte de la troisième journée à Oyonnax et à domicile la semaine suivante contre La Rochelle. Malheureusement, il se blesse à l’épaule contre Oyonnax et aggrave son cas en suivant contre les Maritimes : « C’était assez sérieux. J’ai été opéré et il m’a fallu trois mois pour revenir. Mais même quand je suis revenu, je n’étais pas à l’aise au sein du club. » D’où venait ce mal-être ? « C’est un ensemble de choses. Disons que j’avais connu une organisation et un style de jeu pendant cinq ans à La Rochelle. Mais ce qui était en place à Agen ne me correspondait pas : c’était moins cadré, le jeu me convenait moins et sans entrer dans les détails, on a voulu me faire changer de style de jeu. Changer à 30 ans, c’est délicat. Bref, je n’étais pas à l’aise. Et puis j’ai mal vécu le fait de ne pas jouer. Ce fut un gros coup sur la tête. Alors je me suis rapproché de mon agent, et nous avons étudié la possibilité de casser mon contrat deux ans avant son terme. » Une fin prématurée à laquelle le joueur ne garde pas de rancoeur : « Non, aucune. J’étais heureux du maintien d’Agen. Et j’ai rencontré de bonnes personnes là-bas. C’est juste sur le plan professionnel que cela s’est mal passé, c’est comme ça. »
NOUVELLE VIE, NOUVEAU DÉFI
Bien connu dans le rugby pro hexagonal, le profil de Cedaro intéressait plusieurs clubs : « J’avais quelques propositions oui, mais j’ai souhaité revenir à Mont-de-Marsan. D’abord pour rendre au club ce qu’il m’a donné car c’est ici que je suis devenu professionnel, et ensuite pour des raisons familiales car ma femme est landaise. Aujourd’hui je suis heureux et même si le club ne possède pas le même budget que celui d’Agen, l’organisation me convient mieux et le plan de jeu aussi. Et puis il y a un vrai challenge à relever ici : le Stade montois est un grand habitué des phases finales mais je suis venu ici pour aider le club à retrouver le Top 14. Même si nous y arrivons, nous savons que ce sera dur à l’étage supérieur. Mais tant pis. Moi je veux revivre des moments comme en 2012. »
Le colosse argentin fait ici référence à la finale d’accession gagnée par le Stade montois contre Pau à Bordeaux. « Je me souviens de cette finale comme si c’était hier. Il faisait une chaleur à mourir, nous étions tous à l’agonie sur le terrain. Je me souviens aussi de la mi-temps qui avait été terriblement courte à cause du long tunnel qu’il faut traverser pour arriver dans les vestiaires de ChabanDelmas. Sitôt arrivé au frais, il nous fallait déjà repartir ! C’était terrible ! » Vous l’aurez compris, Cedaro veut retrouver son rythme : enchaîner les rencontres et disputer des phases finales chaque année : « Nous avons les moyens de le faire. Le groupe compte des joueurs de grande expérience comme Rémi Tales ou Romain Cabannes. » Avec Cedaro, le Stade montois tient une nouvelle poutre sur laquelle il pourra s’appuyer pour retrouver les sommets.