« J’ai été gardien de but durant trois ans »
GRAND AMATEUR DEPUIS TOUJOURS DE FOOTBALL, ET DU BARÇA EN TANT QUE CATALAN, LE CAPITAINE DES BLEUS DE L’OVALE N’A PAS MANQUÉ UNE MINUTE DU PARCOURS DES BLEUS DU BALLON ROND. GUIRADO EST UN VÉRITABLE SUPPORTER MAIS IL PRÉFÈRE LE CALME DE SON CANAPÉ AUX ÉCR
Suivez-vous assidûment le Mondial de football en Russie ?
Je crois que je n’ai pas raté beaucoup de rencontres. Jusqu’à la semaine dernière, ma fille était encore à l’école et comme j’étais en congés, je regardais tous ceux diffusés dans la journée. Je crois que je suis un téléspectateur très attentif.
Et un supporter des Bleus ?
Absolument ! Je suis leur formidable parcours. J’adore l’état d’esprit que dégage ce groupe. Il est à l’image du sélectionneur Didier Deschamps, qui est une personne que j’admire. Il dégage des valeurs de combativité et de pugnacité qu’il arrive à transmettre à ses joueurs. Son équipe a été quelque peu décriée il y a quelques semaines, mais en sport, il faut laisser de la place et du temps au travail. Deschamps a toujours cru en son groupe et n’a pas vacillé. Et aujourd’hui ceux qui le critiquaient retournent leur veste. C’est rigolo à voir. Concernant les Bleus, de l’extérieur, on perçoit un vrai esprit d’équipe. Ils ont la cohésion pour faire de grandes choses.
Auriez-vous aimé aller les suivre en Russie ?
Malheureusement, j’ai déjà eu beaucoup de vacances en cette intersaison, et je n’ai pas pu me rendre en Russie. Ceci dit, je ne sais pas si cela m’aurait plu. Je ne rate aucun de leur match, mais j’aime les suivre au calme pour pouvoir analyser l’aspect tactique ou psychologique de la rencontre. J’aime être dans mon canapé avec ma famille devant mon écran de télévision. Après la victoire face à la Belgique, j’ai pris le temps d’expliquer à ma fille ce qui se passait. Elle était interrogative de voir tout ce monde sur les Champs-Élysées, ou qui klaxonnait dans les rues à Toulon. Je lui ai parlé de 1998, et de l’engouement que cela avait créé.
Enviez-vous le parcours des Bleus du football ?
Je me dois de rester à ma place. J’ai envie de m’en inspirer même si par rapport à nous, les footballeurs ne partaient pas de très loin. Il y a deux ans, ils étaient en finale de l’Euro. Ils sont sur une pente ascendante depuis trois ou quatre ans, alors que nous, au rugby, on remonte la pente petit à petit. Leurs victoires peuvent nous inspirer, et encore plus l’état d’esprit qu’ils affichent.
Quel amateur de ballon rond êtes-vous ?
D’abord, un ancien pratiquant. Après deux années de rugby, enfant, j’ai été gardien de but à l’école de football de Céret durant trois saisons. Le football, c’était le sport que nous pratiquions après les devoirs avec les copains aussi ! Je crois que je devais jouer quasiment tous les soirs. Même après, quand j’ai repris le rugby, j’ai continué à pratiquer avec les potes.
Et aujourd’hui ?
Depuis tout petit, je suis supporter de Barcelone mais j’ai toujours bien aimé l’OM. D’ailleurs depuis que je suis joueur de Toulon, je me rends au Vélodrome quatre à cinq fois dans la saison. J’adore l’ambiance de ce stade. Le public est vraiment le seizième, pardon ; le douzième homme !
Connaissez-vous des joueurs de l’équipe de France de football ? Si oui, êtes-vous en relation avec eux durant ce Mondial ?
Oui, pendant la Coupe du monde 2015, j’ai eu la chance de faire la connaissance d’Olivier Giroud. Il nous avait reçus avec quelques joueurs dans le centre d’entraînement d’Arsenal, près de Londres. On est resté en contact mais je me dois de rester à ma place. Je suis un grand supporter mais un simple supporter. Je tiens d’ailleurs à tirer un coup de chapeau à Olivier pour son Mondial. Il se met au service de l’équipe. Il effectue un très gros travail pour ses coéquipiers. Il évolue à un poste où souvent on peut être individualiste. Ce n’est pas son cas. J’aime aussi énormément le joueur N’Golo Kanté. Un vrai travailleur de l’ombre. Si beaucoup brillent à ses côtés, c’est parce que lui effectue les taches obscures. J’aime aussi sa communication. Il ne parle jamais à la première personne, mais met en avant le collectif.
En tant qu’ancien gardien de but que pensez-vous des prestations de Hugo Lloris ?
Je n’ai pas très bien compris pourquoi il était décrié au départ. Il fallait que cela tombe sur lui, c’était son tour, alors que c’est un immense gardien. C’est le denier rempart des Bleus, et il est solide. Je crois aussi, même si mon avis n’est qu’extérieur, que c’est un excellent capitaine. Il est exemplaire, et il prend de la hauteur dans ses analyses.
Où allez-vous regarder la finale ce dimanche ?
Sûrement à Perpignan, en famille ! Je n’aime pas trop voir les grands matchs devant un écran géant ou au bar avec du monde. Tu ne peux pas regarder la rencontre assidûment. Alors ce sera en famille devant la télévision.