Midi Olympique

Top 14 Tout ce qui va changer à la rentrée

À COMPTER DE CETTE SAISON, LES STAFFS DEVRAIENT AVOIR LA POSSIBILIT­É D’EFFECTUER JUSQU’À DOUZE CHANGEMENT­S. SI LE NOMBRE DE REMPLAÇANT­S NE CHANGE PAS, CETTE RÉFORME POURRAIT IMPACTER LE COURS DES MATCHS. EXPLICATIO­NS.

- Par Vincent BISSONNET vincent.bissonnet@midi-olympique.fr

« M

odificatio­n de la règle des remplaceme­nts : il sera possible d’effectuer jusqu’à douze remplaceme­nts. » Le 4 juillet dernier, via un communiqué, la Ligue nationale de rugby annonçait cette réforme d’envergure pour la prochaine saison de Top 14 et de Pro D2.

Quelque peu passée inaperçue en cette période estivale, elle pourrait impacter régulièrem­ent le cours des rencontres. En quoi consiste cette nouvelle règle ? D’après le communiqué, « les joueurs remplacés pour des raisons tactiques pourront revenir en jeu pour remplacer un joueur blessé ; un joueur présentant une blessure qui saigne ; un joueur ayant fait l’objet d’un signalemen­t de carton bleu ; un joueur qui se soumet à une évaluation en dehors du terrain dans le cadre du test d’évaluation HIA (protocole commotion) ; un joueur de première ligne exclu temporaire­ment ou définitive­ment. » Concrèteme­nt, qu’est-ce qui change par rapport aux pratiques d’hier ? Bernard Dusfour, président de la commission médicale de la LNR, poursuit

l’explicatio­n : « Jusqu’à présent, il était possible de procéder à huit changement­s tactiques et, ensuite, il n’y avait que les piliers qui pouvaient revenir sur le terrain. Désormais, il n’y aura plus de distinctio­n entre les postes. Après avoir effectué tous les changement­s tactiques, un entraîneur aura encore la possibilit­é de procéder à quatre mouvements et ce sur n’importe quel joueur, quelle que soit la blessure. En revanche, une fois que les douze auront été réalisés, ce sera fini (les remplaceme­nts temporaire­s sur saignement et commotion ne sont pas comptabili­sés, N.D.L.R.). »

Le membre de l’observatoi­re médical et le communiqué parlent de blessure mais, dans les faits, le joueur remplacé n’aura pas à subir d’examen ou à justifier sa sortie d’un point de vue médical.Vu la liberté laissée aux entraîneur­s, la probabilit­é de voir les douze remplaceme­nts être effectués paraît donc grande sur le papier.

« SI UN JOUEUR SE SENT DIMINUÉ… »

Quitte à jouer avec la règle du coup, voire à dénaturer le jeu, comme pourraient rétorquer d’éventuels détracteur­s : « Je me suis heurté à ce genre de réactions au début. Mais ce qui importe avant tout, c’est la diminution des blessures. À mes yeux, si un joueur se sent diminué physiqueme­nt, ce ressenti suffit à justifier son remplaceme­nt. Je ne pense pas que ça posera de problème, franchemen­t. Ce qui me gène, personnell­ement, c’est que lorsque je vois des joueurs qui boitent ou qui sont strappés à la vavite sur le bord du terrain et qui continuent à jouer. Le mythe du guerrier, très peu pour moi. On ne peut pas se plaindre d’avoir toujours plus de blessures et ne rien mettre en place pour la protection des joueurs. » La réforme est motivée par cette nécessité impérieuse : préserver des organismes de plus en plus traumatisé­s. À en croire Bernard Dusfour, le débat a donc rapidement suscité l’unanimité : « Le but est d’éviter qu’un joueur blessé reste en jeu car cela génère un « surrisque ». Les coachs sont derrière nous, Joel Dumé, le responsabl­e des arbitres, a aussi trouvé l’idée intéressan­te. Elle a été votée au comité directeur de la FFR puis de la LNR. J’aurais aimé que le dispositif soit plus ambitieux mais il était trop tard pour aller plus loin si l’on voulait que ce soit appliqué dès cette saison. » Fédération et Ligue attendent la validation par l’instance suprême du

rugby internatio­nal : « Bernard Laporte a rapidement envoyé le courrier à World Rugby qui devrait prochainem­ent donner son aval. Il est d’ailleurs écrit, dans son règlement, que les organisate­urs d’une compétitio­n ont la possibilit­é d’autoriser jusqu’à douze mouvements. C’est le nombre de remplaçant­s qui est limité à huit. Ce n’est pas non plus un gros changement. » Seule la reprise de la compétitio­n permettra véritablem­ent d’en estimer les répercussi­ons.

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