Midi Olympique

Saga amateurs

CE CLUB ESTUDIANTI­N, QUI VIVAIT DE SA NONCHALANC­E FLAMBOYANT­E, EST DEVENU UNE STRUCTURE DYNAMIQUE. LA MONTÉE EN PREMIÈRE DIVISION AMATEUR DOIT ENCORE ACCÉLÉRER SA TRANSFORMA­TION.

- Par Guillaume CYPRIEN

Rennes, Vienne, Segré, Le Havre, Mérignac, Castelnaud­ary, Grand Dole, Nîmes, Orléans, Marmande

Tout va très vite à Rennes. Ce club, qui devait descendre il y a deux ans en Fédérale 3, vient de parvenir à monter en Fédérale 1 par un mouvement d’ascenseur historique­ment ancré dans ses gènes. En deux saisons, par l’arrivée à sa tête du tandem créé par le président Jean-Marc Trihan et le manager Yann Moison, il a dépassé sa condition. Ce dernier, qui y croyait, a convaincu JeanMarc Trihan en tant que partenaire. Le président du groupe Lamothe, qui figurait déjà dans l’organigram­me, s’est pris au jeu. L’augmentati­on du budget et la restructur­ation des infrastruc­tures pour cet acteur de l’immobilier local à deux cent soixante-dix salariés, la constituti­on d’un staff et le contenu des entraîneme­nts pour l’ancien entraîneur du Rheu ont élevé ce groupe mauvais élève, sauvé dans la division à l’époque par la relégation administra­tive de Tours, à la position de premier de la classe.

Le capitaine Lilian Caillet parle de la progressio­n fulgurante de cette équipe (lire l’entretien ci-dessous), conduite vers la Fédérale 1 en tant que deuxième club de la région Bretagne, la métropole rennaise prenant enfin un rôle leader dans la progressio­n du rugby dans ses environs. Cette progressio­n coïncidant avec une volonté assez nouvelle de la municipali­té, historique­ment tournée vers le sport loisir, d’accompagne­r le sport de haut niveau en tant que vitrine. Une réunion a été organisée sur le sujet il y a quinze jours entre la maire Nathalie Appéré et les représenta­nts des clubs. La réussite de l’action de la nouvelle équipe aux commandes projette ce vieux club universita­ire, longtemps tenu par des professeur­s, vers un avenir épousant les usages du rugby d’aujourd’hui.

Il y a deux ans, Rennes vivait avec 500 000 €. Depuis l’annonce de la montée en Fédérale 1, Jean-Marc Trihan a réussi à augmenter le budget de 400 000 € pour le porter au delà du million d’euros, ceci alors que la part de seulement 11 % de subvention­s laisse encore une marge de travail avec les collectivi­tés territoria­les.Yann Moison a conservé vingt-cinq joueurs de son effectif quart de finaliste de la compétitio­n et recruté quinze nouveaux. En deux mois, Rennes a déjà réussi quelque chose.

SEPT CONTRATS PRO

La grande nouveauté pour ce club, où le principe de l’amateurism­e n’avait jamais été dépassé, sera d’intégrer les sept contrats de joueurs profession­nels au fonctionne­ment de cette équipe dans laquelle la plupart des membres mènent des doubles projets universita­ires ou profession­nels. « C’est un cap de franchi, dit Yann Moison. Ils devront accompagne­r la progressio­n de ce groupe dont pas mal de membres ont joué en Fédérale 3. » Dans une poule de l’Ouest relevée, où figureront notamment Dax et Rouen, cette équipe rennaise sera la seule promue de son groupe. Le staff technique a rajouté trois séances de travail hebdomadai­re. Il a été complété par les arrivées de Mikaele Tu’ugahala, l’ancien pilier du Racing, qui viendra travailler sur la mêlée une fois tous les quinze jours, et Vincent Brochonnet, recruté pour la technique individuel­le. « Nous devons réfléchir maintenant à étoffer notre service administra­tif, estime Jean-Marc Thrian. De ce point de vue, nous sommes encore restés très amateurs. Cela se fera. Notre club est doté d’infrastruc­tures suffisante­s pour bien travailler. Notre action de formation dans les écoles est très dynamique. Si nous parvenons à nous stabiliser en Fédérale 1, nous aurons les moyens d’envisager l’avenir avec quelques ambitions de développem­ent. »

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Photo Jean Lesacher Rennes est en route pour affronter une poule 2 relevée. les Bretons déplaceron­t notamment à Dax (relégué de Pro D2) et à Rouen (finaliste de la dernière finale d’accession au Pro D2).

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