Saga amateurs
CE CLUB ESTUDIANTIN, QUI VIVAIT DE SA NONCHALANCE FLAMBOYANTE, EST DEVENU UNE STRUCTURE DYNAMIQUE. LA MONTÉE EN PREMIÈRE DIVISION AMATEUR DOIT ENCORE ACCÉLÉRER SA TRANSFORMATION.
Rennes, Vienne, Segré, Le Havre, Mérignac, Castelnaudary, Grand Dole, Nîmes, Orléans, Marmande
Tout va très vite à Rennes. Ce club, qui devait descendre il y a deux ans en Fédérale 3, vient de parvenir à monter en Fédérale 1 par un mouvement d’ascenseur historiquement ancré dans ses gènes. En deux saisons, par l’arrivée à sa tête du tandem créé par le président Jean-Marc Trihan et le manager Yann Moison, il a dépassé sa condition. Ce dernier, qui y croyait, a convaincu JeanMarc Trihan en tant que partenaire. Le président du groupe Lamothe, qui figurait déjà dans l’organigramme, s’est pris au jeu. L’augmentation du budget et la restructuration des infrastructures pour cet acteur de l’immobilier local à deux cent soixante-dix salariés, la constitution d’un staff et le contenu des entraînements pour l’ancien entraîneur du Rheu ont élevé ce groupe mauvais élève, sauvé dans la division à l’époque par la relégation administrative de Tours, à la position de premier de la classe.
Le capitaine Lilian Caillet parle de la progression fulgurante de cette équipe (lire l’entretien ci-dessous), conduite vers la Fédérale 1 en tant que deuxième club de la région Bretagne, la métropole rennaise prenant enfin un rôle leader dans la progression du rugby dans ses environs. Cette progression coïncidant avec une volonté assez nouvelle de la municipalité, historiquement tournée vers le sport loisir, d’accompagner le sport de haut niveau en tant que vitrine. Une réunion a été organisée sur le sujet il y a quinze jours entre la maire Nathalie Appéré et les représentants des clubs. La réussite de l’action de la nouvelle équipe aux commandes projette ce vieux club universitaire, longtemps tenu par des professeurs, vers un avenir épousant les usages du rugby d’aujourd’hui.
Il y a deux ans, Rennes vivait avec 500 000 €. Depuis l’annonce de la montée en Fédérale 1, Jean-Marc Trihan a réussi à augmenter le budget de 400 000 € pour le porter au delà du million d’euros, ceci alors que la part de seulement 11 % de subventions laisse encore une marge de travail avec les collectivités territoriales.Yann Moison a conservé vingt-cinq joueurs de son effectif quart de finaliste de la compétition et recruté quinze nouveaux. En deux mois, Rennes a déjà réussi quelque chose.
SEPT CONTRATS PRO
La grande nouveauté pour ce club, où le principe de l’amateurisme n’avait jamais été dépassé, sera d’intégrer les sept contrats de joueurs professionnels au fonctionnement de cette équipe dans laquelle la plupart des membres mènent des doubles projets universitaires ou professionnels. « C’est un cap de franchi, dit Yann Moison. Ils devront accompagner la progression de ce groupe dont pas mal de membres ont joué en Fédérale 3. » Dans une poule de l’Ouest relevée, où figureront notamment Dax et Rouen, cette équipe rennaise sera la seule promue de son groupe. Le staff technique a rajouté trois séances de travail hebdomadaire. Il a été complété par les arrivées de Mikaele Tu’ugahala, l’ancien pilier du Racing, qui viendra travailler sur la mêlée une fois tous les quinze jours, et Vincent Brochonnet, recruté pour la technique individuelle. « Nous devons réfléchir maintenant à étoffer notre service administratif, estime Jean-Marc Thrian. De ce point de vue, nous sommes encore restés très amateurs. Cela se fera. Notre club est doté d’infrastructures suffisantes pour bien travailler. Notre action de formation dans les écoles est très dynamique. Si nous parvenons à nous stabiliser en Fédérale 1, nous aurons les moyens d’envisager l’avenir avec quelques ambitions de développement. »