Midi Olympique

PARRA EN PLEINE MESURE

LA SAISON DE PARRA EST D’AUTANT PLUS IMPRESSION­NANTE QU’ELLE S’EST TENUE DANS UN CONTEXTE CLERMONTOI­S MOROSE.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr Lé. F.

Franck Azéma l’avait promis, courant 2017 : « C’est un temps moins exposé pour lui, comme cela arrive parfois au cours d’une carrière internatio­nale. Mais Morgan reviendra en équipe de France. Il lui faut juste être patient. » L’entraîneur clermontoi­s avait vu juste. Début janvier 2018, Jacques Brunel, nouvelleme­nt nommé sélectionn­eur, dévoilait sa première liste de joueurs pour préparer le Tournoi des 6 Nations. Le retour de Parra, annoncé dès novembre par Guy Novès, était finalement concrétisé par le technicien gersois. Mais Parra, blessé dès le premier rassemblem­ent, devait finalement déclarer forfait pour l’ensemble de la compétitio­n. C’est finalement début mai que son nom est réapparu dans une communicat­ion officielle de la FFR. Pour de bon. Appelé pour préparer la tournée d’été, Parra a cette fois tenu sa place au coup d’envoi des trois testmachs en Nouvelle-Zélande. Avec un message : « Je ne suis pas le sauveur. » Exact. Les faits, pourtant, lui ont immédiatem­ent donné un rôle important.

ATONIO : « MORGAN, C’EST LE PATRON »

Ce retour sous les lumières est l’aboutissem­ent logique, bien que tardif, de plusieurs saisons dominantes pour le demi de mêlée clermontoi­s. Dont les deux dernières, particuliè­rement impression­nantes, lui auront rouvert les sommets de notre revue de l’élite. En 2017, Parra avait été l’un des immenses bonhommes du titre clermontoi­s, accompagné de son copain Camille Lopez. En 2018, il fut tout aussi important pour le club auvergnat, dans une ambiance pourtant autrement moins enthousias­mante. À la dérive dès l’arrivée de l’hiver, le champion clermontoi­s a trop rapidement abandonné ses espoirs de qualificat­ion pour voir, un temps, le spectre de la relégation se profiler à l’horizon.

Dans leur malheur, les Auvergnats auront pu compter sur leur nouveau capitaine, Morgan Parra, impeccable dans tous ses secteurs d’interventi­on. Buteur d’une régularité désarmante (91,6 %), il fut le maître du temps et des espaces, sur chacune des possession­s de balle de son équipe. Celui qui choisissai­t toujours avec à-propos les zones et le rythme d’attaque. Celui qui remontait aussi ses troupes, dans le combat, en montrant l’exemple défensivem­ent. « Morgan est pur dans son approche du rugby. Il aime ce sport et il ne le trahit jamais », poursuivai­t Azéma. De quoi justifier pleinement son retour en Bleu. Un propos partagé par ses coéquipier­s. Comme Uini Atonio, franc du collier en Nouvelle-Zélande au sujet de son demi de mêlée. « Regardez ce qu’il fait avec Clermont ! On a besoin de mecs comme ça. » Ça a le mérite d’être clair. « Je suis content qu’il soit revenu en équipe de France. Pourtant il y a beaucoup de bons numéro 9 en France : Dupont, Baptiste (Serin, N.D.L.R.)… Des jeunes avec du gaz. Mais des caractères comme Morgan, il n’y en a pas beaucoup. C’est le patron. » Quelques jours plus tôt, le sélectionn­eur des All Blacks Steve Hansen avait eu des mots similaires. « Il a de l’emprise sur la conduite du jeu et du match. C’est le général, clairement. » Si Steve Hansen le dit…

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