LES TRIBUNES INCENDIÉES
LE STADE DU MOULIN EST UNE RÉFÉRENCE DANS LE MONDE TREIZISTE. DIMANCHE DERNIER, LES TRIBUNES EN BOIS DE L’ENCEINTE ONT ÉTÉ LA PROIE DES FLAMMES. UN SIÈCLE D’HISTOIRE EST PARTI EN FUMÉE.
À Carpentras, il y a la Roseraie, l’Aiguille à Limoux, le stade des Minimes à Toulouse et Lézignan a son Moulin. Ce sont des enceintes sportives dont le nom est lié à l’histoire de ces clubs. Justement, le célèbre Moulin de Lézignan vient de vivre un des moments les plus pénibles de sa longue histoire sportive. Dimanche dernier (7 juillet) en tout début de matinée, ce merveilleux écrin de bois a été dévasté par un incendie dont l’origine est à ce jour inconnu. Malgré la prompte intervention des soldats du feu venus de tout le département, il ne reste plus rien de la tribune principale, seulement des cendres. Pour toute la population lézignanaise, c’est l’équivalent d’un coup de poignard dans le dos, ce dont confirme l’enfant du pays, Christian Labit. « C’est le stade de mon enfance. C’est là où j’ai fait mes premières passes, mes premiers plaquages et disputé mes premiers matchs. À Lézignan, il y a la mairie, l’église et le Moulin. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai été vraiment triste. Si je peux apporter ma modeste contribution au club, je le ferai. »
DES TRIBUNES INAUGURÉES EN 1918 FACE AU STADE TOULOUSAIN
« C’est un stade dont les tribunes ont été inaugurées en 1918 lors de la venue du Stade toulousain, résume le responsable de la communication, Meky Benhalima. Rappelons qu’avant de rejoindre la Ligue treiziste en 1934, Lézignan jouait à XV et a disputé et perdu la finale du championnat en 1929 face à Quillan. Les plus grands quinzistes français de l’époque les Sébédio, Wisser, Jauréguy, Galia, Vellat et ne parlons pas des treizistes, ont joué au Moulin. Ce stade a plus de cent d’histoire, il incarne la culture lézignanaise. » Le président Christian Lapalu a eu le privilège d’être champion de France en 1978 avec le FCL. Le Moulin c’est pour ainsi dire un membre de sa famille. « Dimanche 7 juillet, c’est une armoire aux souvenirs qui a brûlé. J’ai 64 ans, le Moulin, je le fréquente depuis l’âge de 10 ans. Des souvenirs j’en ai plein la tête. Justement, je me souviens d’un match au coeur des années 70 face à Limoux. Ce jour-là, il y avait 7000 spectateurs. Je marque un essai, je lève la tête. Parmi, les spectateurs, je reconnais les frères Spanghero et Sangali qui assistaient à la rencontre. »
Tout lézignanais avec un lien avec ce stade mythique et atypique. Une question se pose comment le FCL va-t-il préparer sa nouvelle saison ? Le maire, Michel Maîque ancien capitaine de l’équipe de France à XIII et du FCL, va faire en sorte que le club demeure dans son gîte. « Les tribunes sont détruites, mais pas le stade. La Mairie nous a proposé de mettre des tribunes amovibles du côté des populaires. De plus, le championnat débute fin novembre, ce qui nous laisse de la marge. Des travaux seront certainement effectués. Je pense que nous pourrons jouer sur notre stade », ajoute le président Lapalu. En 1999, le Moulin avait été fragilisé par les inondations de l’Orbieu faisant disparaître la majorité des archives. En 2018, le feu a eu raison de la tribune principale. Le mauvais sort s’acharne sur le club phare des Corbières. Les treizistes lézignanais ont été touchés dans leur chair. Mais, ils ont été réconfortés par des soutiens d’Australie, d’Angleterre, de toute la France treiziste, d’anonymes et même de l’US Carcassonne. Dans ces moments difficiles, le moindre geste amical, ça vous redonne le moral.