Midi Olympique

Brive, Carcassonn­e, Grenoble et Racing

LES GRENOBLOIS, EN STAGE À VAL D’ISÈRE, AFFIRMENT LEURS AMBITIONS POUR LEUR RETOUR EN TOP 14.

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Par Nicolas ZANARDI, envoyé spécial nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

C ’est à Val d’Isère, où ils avaient pris leurs quartiers depuis dimanche dernier, que les Grenoblois ont conclu leur première période de préparatio­n par une soirée cohésion, prélude à une semaine de repos bien méritée. Sans excès de confiance bien sûr, au vu de la tâche qui attend les promus mais dans un climat de sérénité malgré tout manifeste, qui tranche singulière­ment avec celui de la saison dernière. « L’an dernier, on partait d’une feuille blanche après une saison catastroph­ique, sur laquelle nous voulions tirer un trait, rappelle le président délégué Michel Martinez. Et surtout, on plongeait dans l’inconnu avec un staff renouvelé et de nouveaux joueurs. Cette année, malgré le changement de division, on se situe dans la continuité. On poursuit la constructi­on de notre équipe, de notre budget. Même si nous sommes conscients de l’importance d’assurer le court terme, on bâtit surtout pour l’avenir. Cette accession en Top 14 n’est pas une finalité. Au contraire, on veut construire quelque chose de pérenne. » La leçon, à l’évidence, du passé, dont ses dirigeants souhaitent enfin tenir compte. « L’histoire du FCG se répète de façon assez cyclique depuis vingt ans, avec des descentes régulières et des remontées quasi immédiate, souvent au prix d’un gros travail lié à la formation, rappelle le

directeur sportif Franck Corrihons. La saison dernière m’a fait penser à celle que j’ai connu comme joueur en 2002, où nous avions remontés avec nos jeunes de l’époque, les Clerc, Messina… Mais cette fois, il ne faut pas écrire la même suite à l’histoire. La première différence, c’est qu’alors que nos jeunes étaient partis tout de suite en 2002, nous avons cette fois su les conserver deux ans, ce qui est déjà une fierté. »

L’OBJECTIF D’UN PRÉVISIONN­EL EXCÉDENTAI­RE

Mais ne saurait le demeurer qu’en parvenant à retenir les pépites nommées Géraci, Capelli, Berruyer ou encore Cordin, que tout le Top 14 s’arrache déjà. « Ils sont courtisés, on le sait. Mais désormais, c’est à nous de leur offrir du temps de jeu et, surtout, le sentiment de progresser avec nous et vivre une belle aventure humaine ensemble. La clé, elle est là », détaille Corrihons. « Cette fois, ce n’est pas parce que nous sommes montés que nous changerons notre fusil d’épaule, assure Martinez. Ce qui est bien, c’est que nos jeunes ont déjà compris qu’ils auraient du temps de jeu ici, ce qui n’est pas garanti ailleurs. C’est plutôt stimulant quant à la dynamique globale du club car ces jeunes font partie intégrante de notre projet. » Un projet pour lequel le FCG n’a pas pu s’épargner quelques psychodram­es, avec des changement­s douloureux au niveau du staff médical (lire ci-contre) mais aussi de difficiles décisions à prendre, en ne prolongean­t pas l’emblématiq­ue centre Nigel Hunt ou en libérant le vétéran Dayna Edwards de sa dernière année de contrat. Autant de crève-coeur, à en écouter Martinez : « C’est une des choses qui peut terroriser un décideur : se séparer de quelqu’un, parce qu’il y a forcément de l’affect.

Dans le cadre de la gestion de nos ressources humaines, nous avons été amenés à prendre des décisions très difficiles vis-à-vis d’anciens qui ont superbemen­t servi la cause de notre club. Ce sont des décisions pour lesquelles nous avons fait passer l’intérêt du club avant tout. » Une ligne de conduite qui va de pair avec une gestion financière de bon père de famille, qui permet d’envisager l’avenir avec d’autant plus de sérénité que le retour en Top 14, assorti à la bonne image de l’équipe, semble

pouvoir assurer des affluences conséquent­es. « C’est important pour nous parce que cela permet d’amortir nos infrastruc­tures. Dans notre modèle économique, c’est important d’avoir un compte d’exploitati­on équilibré, détaille Michel Martinez. Nous avions fait le choix l’an dernier de maintenir nos infrastruc­tures de Top 14 en Pro D2. Cela a eu un coût, même si nous devrions terminer l’exercice légèrement dans le positif. Mais c’est beaucoup plus facile d’y parvenir en Top 14… C’est pourquoi nous avons bâti un budget à 18 millions d’euros, pour lequel on prévoit également un excédent. » De quoi permettre au sportif de se concentrer avec sérénité sur son objectif de maintien, au contraire de la dernière saison du FCG en Top 14, où il doit se racheter une image. « Nous sommes en train de bâtir un groupe de caractère, qui aura à coeur de démontrer ses qualités plutôt que de se soucier des adversaire­s, brosse Martinez.

Nous sommes Grenoble, ce n’est pas un vain mot. C’est une fierté, et j’attends de l’équipe qu’elle démontre les vertus de notre club chaque week-end. » Histoire de définitive­ment renvoyer l’ascenseur aux oubliettes. ■

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 ?? Avant de trouver refuge à Val d’Isère pour y peaufiner leur préparatio­n physique en altitude, les Grenoblois se sont également forgés un mental dans la salle du Ring Grenoblois. Le signe d’une saison de retour en élite naturellem­ent placée sous le signe d ?? Photo FC Grenoble
Avant de trouver refuge à Val d’Isère pour y peaufiner leur préparatio­n physique en altitude, les Grenoblois se sont également forgés un mental dans la salle du Ring Grenoblois. Le signe d’une saison de retour en élite naturellem­ent placée sous le signe d Photo FC Grenoble

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