Coville, tout d’un grand
Les Français sont champions du monde junior. Et passée l’émotion de cette première historique, une question : lesquels de ces gamins en or auront leur chance, dans les mois à venir, dans des effectifs de Top 14. Lors de cette campagne mondiale, les moins de 20 ans français qui sont sortis du lot sont nombreux. Celui dont l’éclosion semble la plus précoce est finalement Arthur Coville. Si ses coéquipiers devront faire leur preuve en professionnel, le Breton d’origine bénéficie déjà d’un statut de titulaire dans son club, le Stade français. Statut confirmé en sélection, pour celui qui a été promu capitaine avant un Mondial très attendu puisque sur les terres françaises. Face à la pression que cela implique, fini le capitanat tournant d’un Tournoi des 6 Nations 2018 inachevé (victoire finale alors que les possibilités de grand chelem étaient élevées), Coville devait mener ses hommes face à la pression et aux attentes du milieu du rugby. Avec succès !
À Paris, Coville bénéficie déjà d’un statut encore plus affirmé. Avec 18 feuilles de match et 12 titularisations la saison dernière sous le maillot rose, le jeune demi de mêlée est déjà le joueur le plus utilisé à son poste. Rien n’indique que cela changera. Au coeur de la boulimie de recrutement quatre étoiles qui s’est emparée de la capitale, les dirigeants ont fait venir Nicolás Sánchez, Gaël Fickou, Yoann Maestri et quelques belles promesses du Pro D2 (Arrate, Hamdaoui, Etien). Mais aucun numéro 9, si ce n’est Piet Van Zyl, anonyme Sud-africain assis sur trois sélections et dont le récent passage en Angleterre n’aura pas marqué l’histoire des London Irish. Le message est clair, fort : les dirigeants du Stade français mais aussi son nouvel entraîneur, Heyneke Meyer, ont une confiance totale en Arhtur Coville. Merci pour lui.
Gamin de Bretagne, une terre qui s’éveille au rugby professionnel dans le sillage de Vannes où il fit ses gammes de junior, Arthur Coville compte, désormais, à Paris. Et il s’exprime comme tel. À propos de la saison dernière ? « On était capable de sortir des matchs très complets et, la semaine d’après, de passer complètement à côté. […] On est resté en Top 14, c’est le principal. On le devait à ce club. Désormais, le Stade français va repartir de l’avant. » Le discours est beaucoup plus optimiste quand on évoque la saison prochaine. « Le club a de gros objectifs, dès la saison prochaine. Le propriétaire fait tout pour que le club soit de nouveau compétitif. » C’est le moins qu’on puisse dire.