Les leçons de Knysna
Si l’équipe de France avait été championne du monde et d’Europe en 1998 et 2000, puis avait atteint la finale du Mondial 2006, n’allez surtout pas croire qu’elle n’avait pas touché le fond par la suite. C’était en 2010, lors de l’édition sud-africaine, et chacun se souvient de l’épisode dramatique de la grève de Knysna quand les Bleus avaient refusé de descendre du bus… Les attitudes étaient déplorables, les résultats tout autant puisque la
France, laquelle avait perdu toute identité de jeu, n’avait pas passé la phase de groupe. Depuis 2011, nos rugbymen végètent en deuxième division mondiale, allant de tournois décevants en tournées catastrophiques. La différence ? C’est que le foot a tiré les leçons de son cataclysme pour rebondir dans la foulée. En écartant ceux qui entravaient la bonne marche du groupe (comme cela avait été le cas en Afrique du Sud, compétition à la suite de laquelle plusieurs joueurs avaient été sanctionnés), en favorisant une fraîcheur et une humilité nouvelles (les conférences de presse des footeux en Russie sont éditifiantes sur ce point) et en restructurant l’ensemble du football français, d’abord par sa formation pour mieux exploiter les talents puis par en redonnant son honneur à l’équipe nationale. Depuis, cette dernière est montée crescendo : quart de finale de l’Euro 2012, quart de finale du Mondial
2014, puis finales des Euro 2016 et Mondial 2018.