Babillot et Nyanga planent sur la troisième ligne
Le destin ne tient parfois à rien et Jordan Joseph peut en attester. Figurez-vous qu’il y a six mois, le prodige revenait tout juste d’une longue blessure au ménisque contractée avec les Crabos de Massy contre Grenoble. À force de travail, d’abnégation et de souffrances, le néo-Racingman parvenait néanmoins à convaincre Sébastien Piqueronies, le manager des moins de 20 ans français, de le prendre parmi les vingt-huit joueurs candidats au championnat du monde moins de 20 ans, disputé en juin dernier en Languedoc-Roussillon. Vous connaissez la suite. Tout juste âgé de 17 ans, et donc largement surclassé, Jordan Joseph marchait sur ses adversaires, qu’ils se nomment Baby Blacks, Baby Boks ou Baby Rosbeefs. Logiquement élu meilleur joueur du Mondial, cette force de la nature (1,89 m et 115 kg) a aujourd’hui fait éclore en nous le désir fou de voir le grand numéro 8 qu’attend le XV de France depuis la retraite internationale d’Imanol Harinordoquy. Joffrey Delacour, son entraîneur ces deux dernières saisons à Massy, analyse : « Jordan est le meilleur de sa génération dans le jeu au sol. C’est un gros gratteur, un franchisseur hors normes, un garçon qui amène de la continuité dans le jeu. C’est aussi quelqu’un qui aime jouer, se faire plaisir. » Aussi impressionnant eut été Jordan Joseph avec les moins de 20 ans tricolores, peut-il néanmoins se faire une place dans l’armada du Racing, avec laquelle il vient de signer un contrat de trois ans ? Difficile à dire. Dans les Hauts-de-Seine, Fabien Sanconnie est un joueur à très fort potentiel et Antonie Claassen est loin d’avoir dit son dernier mot au plus haut niveau. Mais si les deux Laurent parviennent à tirer le meilleur du nouveau phénomène du rugby français, qui sait ce jusqu’où pourrait aller Joseph cette saison ?
MIQUEL POUR CONFIRMER, LA RÉSURRECTION D’OLLIVON?
Au-delà de Jordan Joseph, il est impossible d’oublier l’Agenais Antoine Miquel (24 ans), auteur d’une remarquable saison avec le club lot-et-garonnais. Intelligent, très bon en touche et toujours bien placé, ce numéro 8 made in Armandie doit confirmer les prochains mois tout le bien que l’on pense de lui. Plus à l’Est, l’international Charles Ollivon (Toulon) est enfin remis d’une série de blessures et, dans la mesure où Louis Picamoles a grillé pas mal de jokers avec le XV de France, le Basque doit prouver à Jacques Brunel qu’il demeure à 25 ans un immense espoir du poste.