Midi Olympique

La perfection ne suffira pas

FACE AUX SHARKS, LES TENANTS DU TITRE ONT UNE NOUVELLE FOIS PROUVÉ QU’ILS RESTAIENT LES IMMENSES FAVORIS DE LA COMPÉTITIO­N.

- Bryn Hall a inscrit le premier essai des Crusaders dès la 9e minute de jeu.

Àdéfaut d’être toujours très efficaces, les grimaces que font les Crusaders dans l’alignement sont diabolique­ment drôles. Vous ne voyez pas de quoi on parle, n’est-ce pas ? À chaque fois que les coéquipier­s de Kieran Read doivent défendre une pénaltouch­e, ceux-ci imitent en effet les annonces du sauteur adverse (phonétique­ment, si celles-ci sont proférées en afrikaans, en espagnol ou en japonais), gesticulen­t devant les deux sauteurs supposés et, une fois sur trois, mettent le bronx dans la tête du talonneur adverse, lequel foire alors son lancer. Si l’artifice inventé de l’autre côté de la planète par l’ancien flanker de l’Usap, Scott Robertson, ne révolution­nera pas la face du rugby mondial, il a au moins la fraîcheur de la nouveauté. Tout ça pour quoi, déjà ? Oui, pour dire que malgré une belle résistance de Jean-Luc Du Preez, Tendai Mtawarira ou n’importe quel autre culturiste des Sharks, les tenants du titre ont logiquemen­t validé leur ticket pour les demi-finales du Super Rugby (40-10).

LA PAROLE DE JEFF WILSON

Mieux organisés en conquête directe, beaucoup plus créatifs que leurs adversaire­s et ultra dangereux sur chacun de leurs lancements de jeu, les boys de Christchur­ch ont prouvé, si c’était encore nécessaire, qu’ils restaient les patrons du rugby du Sud. À tel point qu’aujourd’hui, les observateu­rs se demandent bien comment ils pourraient être écartés du doublé… La semaine dernière, l’ancien arrière des All Blacks, Jeff Wilson, aujourd’hui consultant sur Radio Live, expliquait : « J’ai bien peur que même la perfection ne soit pas suffisante pour battre les Crusaders cette année. Cette équipe me fait l’effet d’une énorme machine, bien en place en conquête et simplement invincible, dès lors qu’elle développe le jeu en passe courte qui fait sa réputation depuis trois ans. C’est non seulement très spectacula­ire mais surtout très efficace. »

A ce jeu-là, le centre Ryan Crotty, le talonneur Codie Taylor ou le demi de mêlée Bryn Hall (probableme­nt doté de la plus belle passe de la compétitio­n) régalent. « Les Crusaders sont une équation à multiples inconnues, poursuit Jeff Wilson. Les adversaire­s ne savent jamais s’ils seront attaqués au coeur, via une passe courte, ou alors sur les extérieurs, par une longue sautée de l’ouvreur Richie Mo’unga. » Photo Icon Sport

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