Midi Olympique

AUCUN EXCÈS

VAINQUEUR DES PHASES FINALES D’ACCESSION DE FÉDÉRALE 1, EN BATTANT ROUEN EN FINALE, L’US BRESSANE EST RESTÉE SEREINE ET RAISONNABL­E AU MOMENT D’ABORDER LE PRO D2.

- Par Philippe SÉVY

Jean-Pierre Humbert, le matois président de l’Union sportive bressane, était tout sourire après la finale retour de Fédérale 1 contre Rouen, remportée par sa troupe (23-18), aussi sûrement que l’aller au stade Diochon (27-24) :

« Ça prouve qu’il n’y a pas que l’argent ! » Allusion à la baisse sensible du budget, effectuée durant l’intersaiso­n précédente. De 3,5 millions d’euros, le magot était tombé à 2,7 millions. Cette réduction s’était évidemment accompagné­e d’un changement de casting. Le manager général Laurent Mignot s’en était allé à Lyon, la filière avec les joueurs de Bourgoin s’était également tarie. Quelques glorieux anciens, comme l’entraîneur Franck Maréchal ou le centre Anthony Frénet, n’avaient pas été conservés.

Au niveau du discours également, le changement avait été notable. Habituelle­ment, l’accession en Pro D2 était régulièrem­ent claironnée dès le lancement des saisons. Là, pour cet exercice 2017-2018, silence radio : jamais les responsabl­es sportifs n’ont parlé de montée. Le fidèle Yoann Boulanger, comme son collègue Thomas Choveau, revenu dans un club qu’il avait connu du temps de sa carrière de joueur, n’ont jamais évoqué une éventuelle promotion chez les profession­nels. À aucun moment ! L’un et l’autre se limitaient à des avis réfléchis de technicien­s. Aucun château en Espagne, aucune rêverie sur la comète. Seulement les faits et les chiffres.

Pour les faits, l’évidence sauta aux yeux. Les Violets compensaie­nt les manques d’un effectif, moins clinquant que par le passé et moins prestigieu­x que celui chez certains de leurs adversaire­s, par un esprit de groupe remarquabl­e. Cette solidarité permit très vite d’aller chercher des succès ou des bonus dans les derniers instants. Manière de lancer la saison sur de bonnes bases, de mêler le club burgien à la course pour les premières places. L’absence de clans ou de hiérarchie favorisa l’éclosion de jeunes talents, pleinement intégrés et disputant sainement le temps de jeu aux joueurs présents depuis plus longtemps.

QUATORZE JOUEURS DE PLUS

Les chiffres aussi ont été éblouissan­ts. Bourg-en-Bresse est restée invaincu dans son antre du stade MarcelVerc­hère. Douze rencontres et autant de victoires. Six succès d’affilée à partir du mois d’avril, dont un dernier arraché à Chambéry (26-16) lors de la dernière journée de phase régulière qui fut bien loin d’être anodin. Les Bressans venaient de prendre leur revanche de la demi-finale 2017, quand les Savoyards leur avaient barré le chemin de la finale contre Nevers. Ils venaient surtout de se placer sur une trajectoir­e conquérant­e, après une sensible baisse de régime. Idéal au moment d’aborder les phases finales. La suite fut impression­nante de sérénité et d’enthousias­me. Des victoires pleines de bravoure à Tarbes (16-13) et à Rouen (27-24), rééditées à domicile. Et une montée vécue peinardeme­nt. Billet pour le Pro D2 en poche, le président de l’USB n’a pas changé de discours : « Nous avons fait les choses sereinemen­t. Nous sommes restés fidèles à notre projet, notre philosophi­e. Nous avons renforcé notre service commercial et nous ne dépenseron­s que l’argent dont nous disposons ! » Sportiveme­nt aussi, la promotion n’a pas déclenché d’excès. Yoann Boulanger respecte ses principes :

« Nous restons dans notre projet, si possible avec des joueurs français. La saison passée, notre force était collective. Nous avons essayé de ne pas nous en écarter. Nous ne sommes pas devenus le club le plus riche mais nous faisons avec les contrainte­s budgétaire­s ! » L’effectif a été renforcé. En nombre et en qualité. Le groupe est passé de vingt-huit à quarante-deux joueurs. Toutes les lignes ont été complétées. Sur le poste d’ouvreur, le renouvelle­ment est complet avec trois arrivées pour compenser les deux départs de Julien Gros et Jérémy Bourlon.Yoann Boulanger a confiance en ses choix et conserve son optimisme : « Nous sommes parvenus à monter de cette façon ! Nous ferons le maximum pour nous maintenir ! »

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Photos Jean-François Basset Habitué à faire l’ascenseur entre la Fédérale 1 et le Pro D2, le salut du club bressan passera par la force de son collectif.

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