AUCUN EXCÈS
VAINQUEUR DES PHASES FINALES D’ACCESSION DE FÉDÉRALE 1, EN BATTANT ROUEN EN FINALE, L’US BRESSANE EST RESTÉE SEREINE ET RAISONNABLE AU MOMENT D’ABORDER LE PRO D2.
Jean-Pierre Humbert, le matois président de l’Union sportive bressane, était tout sourire après la finale retour de Fédérale 1 contre Rouen, remportée par sa troupe (23-18), aussi sûrement que l’aller au stade Diochon (27-24) :
« Ça prouve qu’il n’y a pas que l’argent ! » Allusion à la baisse sensible du budget, effectuée durant l’intersaison précédente. De 3,5 millions d’euros, le magot était tombé à 2,7 millions. Cette réduction s’était évidemment accompagnée d’un changement de casting. Le manager général Laurent Mignot s’en était allé à Lyon, la filière avec les joueurs de Bourgoin s’était également tarie. Quelques glorieux anciens, comme l’entraîneur Franck Maréchal ou le centre Anthony Frénet, n’avaient pas été conservés.
Au niveau du discours également, le changement avait été notable. Habituellement, l’accession en Pro D2 était régulièrement claironnée dès le lancement des saisons. Là, pour cet exercice 2017-2018, silence radio : jamais les responsables sportifs n’ont parlé de montée. Le fidèle Yoann Boulanger, comme son collègue Thomas Choveau, revenu dans un club qu’il avait connu du temps de sa carrière de joueur, n’ont jamais évoqué une éventuelle promotion chez les professionnels. À aucun moment ! L’un et l’autre se limitaient à des avis réfléchis de techniciens. Aucun château en Espagne, aucune rêverie sur la comète. Seulement les faits et les chiffres.
Pour les faits, l’évidence sauta aux yeux. Les Violets compensaient les manques d’un effectif, moins clinquant que par le passé et moins prestigieux que celui chez certains de leurs adversaires, par un esprit de groupe remarquable. Cette solidarité permit très vite d’aller chercher des succès ou des bonus dans les derniers instants. Manière de lancer la saison sur de bonnes bases, de mêler le club burgien à la course pour les premières places. L’absence de clans ou de hiérarchie favorisa l’éclosion de jeunes talents, pleinement intégrés et disputant sainement le temps de jeu aux joueurs présents depuis plus longtemps.
QUATORZE JOUEURS DE PLUS
Les chiffres aussi ont été éblouissants. Bourg-en-Bresse est restée invaincu dans son antre du stade MarcelVerchère. Douze rencontres et autant de victoires. Six succès d’affilée à partir du mois d’avril, dont un dernier arraché à Chambéry (26-16) lors de la dernière journée de phase régulière qui fut bien loin d’être anodin. Les Bressans venaient de prendre leur revanche de la demi-finale 2017, quand les Savoyards leur avaient barré le chemin de la finale contre Nevers. Ils venaient surtout de se placer sur une trajectoire conquérante, après une sensible baisse de régime. Idéal au moment d’aborder les phases finales. La suite fut impressionnante de sérénité et d’enthousiasme. Des victoires pleines de bravoure à Tarbes (16-13) et à Rouen (27-24), rééditées à domicile. Et une montée vécue peinardement. Billet pour le Pro D2 en poche, le président de l’USB n’a pas changé de discours : « Nous avons fait les choses sereinement. Nous sommes restés fidèles à notre projet, notre philosophie. Nous avons renforcé notre service commercial et nous ne dépenserons que l’argent dont nous disposons ! » Sportivement aussi, la promotion n’a pas déclenché d’excès. Yoann Boulanger respecte ses principes :
« Nous restons dans notre projet, si possible avec des joueurs français. La saison passée, notre force était collective. Nous avons essayé de ne pas nous en écarter. Nous ne sommes pas devenus le club le plus riche mais nous faisons avec les contraintes budgétaires ! » L’effectif a été renforcé. En nombre et en qualité. Le groupe est passé de vingt-huit à quarante-deux joueurs. Toutes les lignes ont été complétées. Sur le poste d’ouvreur, le renouvellement est complet avec trois arrivées pour compenser les deux départs de Julien Gros et Jérémy Bourlon.Yoann Boulanger a confiance en ses choix et conserve son optimisme : « Nous sommes parvenus à monter de cette façon ! Nous ferons le maximum pour nous maintenir ! »