FRÈRES D’ARMES
INVAINCUS SUR TOUTE LA SAISON, LES CADETS BITERROIS ONT RÉALISÉ UN PARCOURS D’EXCEPTION POUR ATTEINDRE LEUR VISÉE: CE BOUCLIER DONT ILS RÊVAIENT ET QU’ILS S’ÉTAIENT PROMIS DE DÉCROCHER CETTE ANNÉE.
Dès qu’ils ferment les yeux, les images de leur folle épopée ressurgissent dans leurs esprits. « Mon plus beau souvenir reste la victoire contre Toulouse à la dernière seconde en demi-finale. C’était magique. L’ambiance dans les vestiaires, les cris de joie, la musique… Ces moments ont vraiment été marquants pour moi. Nous venions de battre une grande équipe pour accéder à la finale », explique le centre-buteur Adrien Thomas. Son capitaine, Lenni Nouchi, se remémore, lui, ce jour doré : « À la fin de la finale face à Colomiers, le groupe avait du mal à réaliser qu’il avait enfin atteint son objectif. C’était un grand moment de bonheur pour tout le monde. »
Ce titre, les cadets biterrois en rêvaient depuis longtemps. Sûrs de leur force, ils n’avaient pas hésité à en faire un objectif affiché dès le début d’année. Tout, sauf de l’arrogance : « L’équipe voulait terminer championne car l’année précédente, elle n’était pas passée loin en finissant sixième nationale. Nous savions de ce fait qu’on avait les capacités pour gagner ce titre. Ce groupe se connaissait par coeur ! Pour la plupart d’entre nous, on joue ensemble depuis notre enfance. Je suis vraiment fier d’avoir été le capitaine de cette équipe », poursuit l’impressionnant deuxième ligne (1,92 m et 105 kg à seulement 14 ans, N.D.L.R.).
MEILLEURE DÉFENSE ET SECONDE ATTAQUE
Une amitié, quasi fraternelle, qui a porté les troupes de Samuel Nouchi et Christophe Chollet (dont les fils font partie de l’équipe) toute la saison. L’essence du triomphe de ces frères d’armes unis dans l’adversité. Après avoir survolé la phase régulière en décrochant soixante-sept points sur soixante-dix possibles (premiers de leur poule et premiers au niveau national) les coéquipiers d’Adrien Thomas ont soudainement été rattrapés par la peur de l’inconnu à l’aube des phases finales : « C’était une rencontre à élimination directe, qu’on n’avait pas l’habitude de disputer et en plus, Bordeaux était une formation solide devant qui savait aussi envoyer du jeu. On a donc été rattrapés par la pression de bien faire, notamment sur le début de match. Ensuite, l’équipe s’est lâchée pour gagner largement (40-12).» Le match de la « bascule » qui a libéré les Héraultais pour leurs deux derniers rendez-vous face à Toulouse puis Colomiers.
Soudés comme un seul homme, les coéquipiers du capitaine Nouchi pouvaient désormais s’appuyer sur un mental d’acier et des forces rugbystiques solidement ancrées : « Notre jeu était très équilibré. Il n’y avait pas les avants d’un côté et les trois-quarts de l’autre qui tentaient de faire des différences, mais plus un rugby d’échanges entre les lignes. D’ailleurs, on termine meilleure défense de France et aussi seconde attaque. »
Sacrés rois des statistiques et de la dramaturgie, ils ont décroché le bouclier grâce au pied d’or de leur numéro 13, auteur de la pénalité de la gagne à cinq minutes de la fin en finale : « C’était un moment incroyable pour moi. Ce sentiment d’avoir contribué au succès de l’équipe face à une très belle formation de Colomiers. Je pense que je me souviendrai de cet instant toute ma vie. » Couronnés, les Gaudermen de l’ASBH ne sont pas pour autant « rassasiés » de succès : « L’année prochaine, en cadets Alamercery, le noyau du groupe sera conservé. On commence à se projeter. Et quand on est champion, on essaye toujours de l’être à nouveau l’année qui suit. Ça sera donc notre objectif », conclut Lenni Nouchi.