LA BOMBE A EXPLOSÉ
AUTEUR DE PERFORMANCES TRÈS REMARQUÉES SOUS LE MAILLOT ROCHELAIS, CELUI QUI ÉTAIT ENCORE INCONNU IL Y A DEUX ANS A TIRÉ SON ÉPINGLE DU JEU AU POINT D’ÊTRE APPELÉ EN BLEU. IL FUT MÊME L’UN DES MEILLEURS TRICOLORES LORS DE LA TOURNÉE DE JUIN EN NOUVELLE-ZÉL
Il y a deux ans, personne ne le connaissait, ou presque. Et quand il a connu sa première titularisation en match professionnel, avec La Rochelle en octobre 2016, peu de monde imaginait que Dany Priso allait devenir international un peu plus d’un an plus tard, à l’occasion du dernier Tournoi des 6 Nations. Il faut dire qu’entre-temps, le joueur de 24 ans a explosé au plus haut niveau. La saison dernière plus particulièrement. Il s’est illustré aussi bien en Top 14 qu’en Champions cup, alors que son club participait à la première Coupe d’Europe de son histoire. Il a d’ailleurs totalisé sept titularisations lors des sept matchs disputés par son équipe dans cette compétition, plus douze titularisations sur dix-neuf feuilles de matchs en championnat. En quelques mois, le Camerounais d’origine s’est imposé comme un cadre de son équipe. Et pourrait bien s’être aussi imposé en équipe de France. Correct mais plutôt discret lors de ses quatre matchs joués dans le Tournoi - il a connu une petite baisse de régime juste après -, il a vraiment tiré son épingle du jeu sous le maillot bleu il y a un mois, en Nouvelle-Zélande. Titularisé lors des trois rencontres, il a profité des absences de Jefferson Poirot et Eddy Ben Arous pour terminer la tournée comme l’un des meilleurs joueurs tricolores. Atypique, ce gaucher formé à Ussel possède un profil particulier. « C’est une bombe !, nous confiait il y a quelques mois son ancien entraîneur au Stade français, Adrien Buononato. Physiquement, il est incroyable. Et il n’a pas besoin de lever des barres de muscu pour ça. Il est naturellement plus fort que les autres alors, dès qu’il travaille, cela se voit immédiatement. » « Disons que j’ai toujours été un peu plus costaud que la norme, reconnaissait le joueur il y a quelques semaines, en pleine tournée néo-zélandaise. Mon développement, je le dois au rugby. Je me suis mis à la musculation parce que le rugby me l’imposait. Mais avant de commencer à jouer, je n’avais jamais mis les pieds dans une salle de musculation. Du coup, avec le travail, je me suis épaissi. »
L’HEURE DE LA CONFIRMATION
Ses qualités les plus frappantes ? Son explosivité et son activité. Mais résumer Dany Priso à cela serait bien réducteur. Il excelle également dans le travail de l’ombre, sur les rucks mais aussi en mêlée fermée - sa terreur à ses débuts -. La patte de Patrice Collazo, assurément, qui était allé le chercher alors qu’il jouait en Espoirs à Paris et qui l’a façonné durant deux ans à La Rochelle. « Pendant ma première année, il m’a rongé en permanence pour me faire progresser dans tous les secteurs du jeu. Quelques fois, je l’ai insulté dans ma tête tellement je n’en pouvais plus, ne cache pas le joueur. Mais aujourd’hui, je dois le reconnaître, je dois tout à Patrice Collazo. Je lui ai fait confiance et lui aussi a fini par me faire confiance. C’est quelqu’un d’important dans ma vie. » Alors que son mentor a quitté le Stade rochelais, Dany Priso sera très attendu durant la saison à venir. Après celle de la surprise, c’est l’heure de la confirmation.