Midi Olympique

NOUVEAUX HORIZONS

APRÈS BIEN DES REMOUS, DES LUTTES INTESTINES, DES MENACES DE DESCENTE ET DES SOUBRESAUT­S, BIARRITZ A RETROUVÉ LA STABILITÉ AVEC L’ARRIVÉE DE LOUIS-VINCENT GAVE ET JEAN-BAPTISTE ALDIGÉ.

- Par Edmond LATAILLADE

Biarritz va se présenter avec un maillot immaculé. Aucun partenaire n’y figure. La situation pourrait être inquiétant­e. Et pourtant, Louis-Vincent Gave, le nouveau président du conseil de surveillan­ce, venu spécialeme­nt cet été du Canada où il réside à l’année, ne s’en émeut guère. Une volonté

délibérée, clame-t-il. « Le maillot est blanc pour l’instant avec un nom sur le short. Mais on ne veut pas dévaluer le BO et brader le maillot. Il faut que le produit BO reste de qualité. Il n’y a aucune inquiétude à avoir, la levée de capital que nous avons faite nous permet de voir venir sur deux saisons. » Après bien des soubresaut­s, voici donc la nouvelle équipe, les nouveaux investisse­urs à la tête du club. Pour une stabilité retrouvée. C’est en tout cas leur but. Bien épaulés par Serge Blanco, l’inconditio­nnel, l’incontourn­able qui a tout fait pour faciliter leur installati­on. « La dernière année a dégoûté les supporters, poursuit

Louis-Vincent Gave. Et le club a pris beaucoup de

retard dans la recherche de partenaire­s. » Une année à oublier si ce n’est que sur le plan sportif, Biarritz a quand même atteint les barrages. Et c’est justement à ce rang que Louis-Vincent Gave veut maintenir le club. Pas de projets démesurés. « Step by step ! (marche par

marche) » ajoute Jean-Baptiste Aldigé, l’homme de confiance, nouveau président du directoire, qui sera sur le terrain à l’année pour représente­r et mener la politique de son ami. « Notre ambition est de nous maintenir dans

le top 20, explicite-t-il. D’ailleurs, comment planifier une montée dans la configurat­ion de ce championna­t ? »

AGUILERA, COEUR DU PROJET

La prudence guide les deux hommes. Leur ligne d’horizon n’est pas le prochain match, ni même la saison à venir. « Nous voulons être jugés sur la durée, insiste Louis-Vincent Gave. Trois ans, cinq ans, dix ans ! » Et de développer un plan pour assurer la pérennité. Biarritz, et c’est un point sur lequel le repreneur a insisté, est la formation. Tout le projet se veut basé sur ce volet.

Pour preuve, l’image exposée, celle d’un arbre où sur l’assise est mentionné le mot formation, tournée à terme vers les jeunes locaux. « Aujourd’hui, développe LouisVince­nt Gave, le recrutemen­t se fait hors Pays basque. À terme, les joueurs doivent venir d’ici, des Landes, d’Espagne. Il faut que les jeunes puissent rester au Pays basque, qu’ils y vivent leur carrière. En restant, bien sûr, dans les vingt meilleurs clubs français. » Les moyens se répartisse­nt en trois phases. Tout d’abord, l’effort sera porté sur le centre de formation, déjà performant. « Dès cette année, accentue le président du conseil de surveillan­ce, on comptera vingtsix stagiaires, contre douze la saison passée. Vous voyez, ce n’est pas que du pipeau. Et comme on ne veut pas apparaître comme les pilleurs des clubs avoisinant­s, on aidera financière­ment ces derniers. » Deuxième axe : la nomination de Matthew Clarkin comme directeur sportif. Immense respect et grande confiance dans l’homme. « Il a une vision comme peu en ont ! Dans cinq ans, 50 % des joueurs seront issus du centre de formation. » Enfin, Aguilera sera au coeur du projet. « On va développer les infrastruc­tures pour en faire un lieu unique en France ! »

Louis-Vincent Gave a d ‘ailleurs voulu s’étendre sur ce dernier point. En donnant une place spéciale aux supporters dans les deux sens du terme. « Je ne suis pas là pour vendre du rêve mais pour éviter le cauchemar. Le cauchemar a été évité. Et maintenant on veut faire goûter aux supporters une aventure nouvelle et transparen­te, après une année difficile. On leur proposera un meeting mensuel, une présence sur les réseaux sociaux, des petits déjeuners réguliers. » Le stade sera réaménagé en fonction. Les supporters seront regroupés dans la tribune Blanco, les partenaire­s en face. Les abords du stade refaits avec installati­on de food-trucks, entre autres. Pour retrouver une ambiance. Et revivre !

 ??  ?? Avant de reprendre le terrain à proprement parlé, les Basques sont allés en stage de cohésion à Soustons, au cours duquel ils ont notamment fait du paddle. Photos Photo Bernard
Avant de reprendre le terrain à proprement parlé, les Basques sont allés en stage de cohésion à Soustons, au cours duquel ils ont notamment fait du paddle. Photos Photo Bernard

Newspapers in French

Newspapers from France