Midi Olympique

DANS LA DIFFICULTÉ

HABITUÉ À DOMINER FACILEMENT LE CHAMPIONNA­T DU LYONNAIS, LE SERVETTE A CONNU UN PEU DE DIFFICULTÉ­S CETTE SAISON. UN MAL POUR UN BIEN QUI LUI A PERMIS D’ÊTRE BIEN PRÉPARÉ POUR CONQUÉRIR SON DEUXIÈME TITRE DE CHAMPION DE FRANCE.

- Par Sébastien FIATTE

Il y a quatre ans, le Servette Genève annonçait la création d’une section rugby et sa participat­ion au championna­t régional du Lyonnais. Les rires sous cape et les critiques devant la grandeur du budget annoncé se sont depuis un peu atténués. Et le club suisse a garni son armoire à trophée. Peut-être moins que prévu, pour un club qui n’a pas toujours été l’ogre annoncé. S’il a régné en maître sur les championna­ts locaux, empilant les boucliers du Lyonnais, son destin national a été plus compliqué. Après avoir décroché le titre de champion de France de Troisième Série pour sa première saison, il a échoué les deux saisons suivantes. Parfois, ce ne fut pas joli à voir. Certains adversaire­s manquant parfois de classe et de tact. C’est vrai qu’il peut paraître paradoxal de voir un club suisse devenir champion de France et qu’il y a matière à être jaloux d’un club qui jouit des structures de son grand frère footballeu­r (balnéothér­apie le lundi, staff médical et stade gigantesqu­e pour un club de Séries). Mais si on aime le rugby c’est aussi pour toutes ses bizarrerie­s : son ballon ovale, ses doublons, ses bagarres générales, ses classement­s et ses formules de championna­t alambiquée­s ! Alors, pourquoi pas ? Comme nombre de ses adversaire­s, le Servette n’est pas à un paradoxe près. Il a décroché son deuxième titre de champion de France au terme, sûrement, de sa saison la plus compliquée. L’été dernier, le club a enregistré de nombreux départs. Puis, en début de saison, l’ancien Oyonnaxien, Guillaume Boussès quittait le club. Promu comme entraîneur des avants pendant l’été, Gabriel Lignères, longtemps formateur auprès des plus jeunes, aux côtés notamment de Jonathan Torossian, s’en explique : « Je pense que, sportiveme­nt, nous étions moins forts que les autres saisons. Ce ne fut pas un long fleuve tranquille mais l’état d’esprit était meilleur. »

QUINZE RECRUES

Pour la deuxième fois depuis sa création, l’équipe a même perdu un match de championna­t, le 29 octobre, à Gex (8-13), son adversaire régulier ses dernières saisons. Ce revers a eu l’effet d’un électrocho­c. « Rugbystiqu­ement, nous étions dans l’échec, souffle l’entraîneur. Nous avons pris conscience que nous devions nous y filer pour gagner. Cette défaite a été formatrice. » Le deuxième tournant a été la finale de Promotion Honneur du Lyonnais, contre Gex à nouveau. L’équipe suisse a dû en passer par la prolongati­on pour décrocher son quatrième bouclier du Lyonnais. « Les joueurs n’ont rien lâché ce jour-là, ils se sont battus pour chaque centimètre. »

Forgé dans une certaine difficulté, contrairem­ent aux saisons précédente­s, où le championna­t s’apparentai­t trop souvent à une balade de santé, le groupe a su répondre présent en phases finales, avec en point d’orgue une finale parfaiteme­nt maîtrisée face aux Corréziens de Chameyrac. « Nous avons pu monter en puissance grâce à la qualité de nos adversaire­s, juge Gabriel Lignères. Nous avons disputé notre meilleur match. » Promu en Pré-fédéral, dans la poule Nord, le Servette Genève, comme c’est son ambition depuis sa création, ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. À l’intersaiso­n, quinze recrues sont arrivées. L’ambition sera la même : décrocher la montée au niveau supérieur.

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Photo DR Depuis sa création il y a quatre ans, le club suisse a gravi cinq échelons et se trouve désormais aux portes de la Fédérale 3.

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