Midi Olympique

LES AMAZONES ÉTAIENT LES MEILLEURES

DÉFAITES EN FINALE LA SAISON DERNIÈRE, LES ISÉROISES N’ONT CETTE FOIS PAS MANQUÉ L’OCCASION DE S’ADJUGER UN TITRE D’AUTANT PLUS SYMBOLIQUE QU’OBTENU AU TERME D’UNE SAISON PARFAITE, AU LENDEMAIN DE LA REMONTÉE DES GARÇONS EN TOP 14.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

C’est une histoire qui relève à la fois de l’aboutissem­ent et de la fin de cycle. L’épilogue rêvé non pas d’une, mais de deux saisons, tant les deux dernières années des Amazones (fruit de l’entente entre la structure du FCG et l’historique club de Sassenage) sont profondéme­nt indissocia­bles. « Le quart de finale de la saison dernière, déjà contre Tarbes, avait été une étape importante pour ce groupe, révèle l’entraîneur Emmanuel

Pellorce, pierre angulaire du projet. Le premier tour des phases finales est souvent le plus compliqué et c’était particuliè­rement vrai pour ce groupe, qui n’avait encore jamais franchi cet obstacle de son histoire. Gagner enfin en quarts l’an dernier a décoincé les filles. Le problème, c’est qu’après une super demie contre Lons, nous étions passées complèteme­nt à côté de notre finale face à Bayonne. On dit souvent qu’après un titre de champion de France, on est heureux pendant quinze jours, puis on passe à autre chose. Mais une finale perdue, c’est autre chose… En ce qui me concerne, je l’ai ressassée pendant un an, et beaucoup de filles étaient dans le même état d’esprit. » Une frustratio­n qui devait demeurer l’unique défaite des Amazones en deux saisons, avec cette année un aboutissem­ent des plus mérités, fruit d’une progressio­n davantage perceptibl­e en termes de contenu que de résultats. Encore que… « Durant la phase régulière, les filles ont remporté tous leurs matchs, alors qu’elles avaient concédé l’an dernier un nul à la Valette, rappelle Pellorce. En revanche, nous avons très mal abordé le quart de finale que nous n’avons gagné que de très peu, mais cela nous a paradoxale­ment servis pour la suite. »

UNE FINALE GAGNÉE AU MENTAL

Cette victoire au forceps servant de déclic avant une demi-finale des plus aboutie contre Caen, et surtout cette finale décrochée au mental face aux

Béarnaises de Lons. « Contrairem­ent à la saison précédente, cette fois, nous étions prêtes. Certaines choses nous avaient perturbés dans l’approche de l’événement l’an dernier, et ces leçons ont porté car nous n’avons pas commis les mêmes erreurs. Pourtant, nous n’en avons pratiqueme­nt pas parlé. On a simplement pris le parti de n’en retenir que le positif, dans le sens où nous avions déjà une expérience de ce genre de match, au contraire de nos adversaire­s. Même si elles avaient des internatio­nales, nous, on savait ce qu’était une finale. » D’où la déterminat­ion

sans faille illustrée par une énorme défense, sur

laquelle se brisèrent les illusions béarnaises. « Les Lonsoises ont globalemen­t dominé cette finale, mais cette année, nous avions le sentiment étrange que tout était aligné en notre faveur, savoure Pellorce. Les filles étaient sereines, confiantes, et tout est apparu simple, naturel, parfait. Certes, en finale, nous avons eu la chance que Lons manque ses coups de pied, alors qu’elles disposent normalemen­t de bonnes buteuses. Mais j’ai la faiblesse de penser que c’est simplement que nous étions un peu mieux préparées à l’événement. » La réussite de Claudia Gallin, auteur de deux pénalités sur autant de tentatives, tranchant en effet avec les 14 points manqués face aux perches par les adversaire­s…

QUATRE DÉPARTS POUR UN NOUVEAU CYCLE

Le paradoxe ? C’est qu’après cette finale en forme de chant du cygne, l’héroïne du titre grenoblois ne participer­a pas à l’aventure du Top 16 l’an prochain. De quoi nourrir quelques craintes, quand on connaît l’importance d’une buteuse performant­e dans un rugby féminin où elles ne sont pas légion ? « Ça peut paraître compliqué, mais on va travailler pour la remplacer, dessine Pellorce. Claudia Gallin était une bonne buteuse, mais elle devait beaucoup à Fred Vélo

(ancien centre ou ouvreur du FCG dans les années 80-90, N.D.L.R.), qui lui a permis de vraiment optimiser son potentiel. Alors, on va faire confiance à nos filles et les faire bosser en interne, en espérant obtenir les mêmes résultats. » Un chantier qui ne sera toutefois pas le seul, puisqu’en plus de leur capitaine, les Amazones ont perdu cet été d’autres joueuses cadres, comme la centre internatio­nale Maëlle Filipon (en partance pour le Stade toulousain), la demi de mêlée Philippine Mias (qui passera l’année à Édimbourg dans le cadre de ses études) ou l’expériment­ée première ligne Marine Camoin. « C’est bien qu’elles aient pu finir comme ça. Après ce titre, c’est clairement une nouvelle ère qui débute, avec le départ de filles qui étaient « à l’ancienne » remplacées par des filles très jeunes (la troisième ligne Romane Silvestre qui arrive de Caen, ainsi qu’Alice Muller, Lou Noël, Salomé Maran et Maud Condamin, N.D.L.R.), avec une vision peutêtre différente du rugby. » Un nouveau cycle dont tout un club attend qu’il s’inscrive dans la continuité d’un précédent en tous points remarquabl­e, auquel il convient d’ajouter le titre de championne­s de France à 7 remporté par l’équipe 2 des Amazones. Preuve que, comme le dit si bien leur chanson, les Amazones étaient bien les meilleures cette saison…

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Photo DR Les Iséroises ont conclu de la plus belle des manières un cycle de deux saisons presque parfait.

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