LA TÉNACITÉ EN BANDOULIÈRE
DEPUIS DEUX SAISONS, LES UNIVERSITAIRES FLIRTENT AVEC UNE ACCESSION EN FÉDÉRALE 2 QUI SE REFUSE À EUX. FINANCIÈREMENT OU SPORTIVEMENT. CELA NE LES EMPÊCHE PAS D’Y CROIRE ENCORE.
Cinq ans que les universitaires aixois émargent au registre de la Fédérale 3. Deux saisons de rang qu’ils montrent des ambitions en saison régulière, mais qu’ils butent sportivement, comme cette année, sur la dernière marche. L’an passé, Berre-l’Étang avait eu le dernier mot. Malgré cet échec sportif, les Aixois y avaient cru jusqu’à annoncer officiellement, à la fin du mois de mai, un repêchage et leur promotion à l’étage du dessus de par leur appartenance au cercle des 24 meilleurs clubs de Fédérale 3… Avant d’y renoncer peu après (lire ci-dessous). Cette saison, après avoir bouclé dans le trio de tête (seize succès en vingt-deux matchs), les Universitaires ont encore dû courber l’échine sur le dernier exercice. Cette fois-ci, c’est Tournon-Tain qui, d’une main ferme, a étouffé leurs espérances. Fessé sur les bords du Rhône (-34), après avoir déjà souffert à la maison (+8), Aix-enProvence a, depuis, tourné la page. Prêt, à l’ombre du grand frère aixois, à remettre son ouvrage sur le métier. Fort de ses valeurs de vie, « l’amitié, la solidarité et la convivialité » glisse le patron du club universitaire Jacky Lecuivre. La jeunesse et l’humain pour carburants.
UN PROJET RÉALISTE
Car au club, on n’a pas remisé ses ambitions au fond d’un placard. On a la tête dure. On se dit qu’à force de tourner autour du pot, on va bien finir par trouver les bonnes solutions pour valider le ticket d’accès à la Fédérale 2. « On a toujours l’ambition de croquer la pomme, n’avait pas caché, la saison passée, Jacky Lecuivre. On a un petit budget mais on a aussi des atouts, Aix-en-Provence est une ville étudiante attractive, été comme hiver, la ville bouge, et l’on vise l’accession. Notre objectif est un projet réaliste, et cette fois-ci, si l’on réussit sportivement à rejoindre la Fédérale 2, il y aura un accompagnement financier, glisse-t-il, aujourd’hui, encore plus clairement, chaque saison, on progresse sportivement, mais il reste encore une petite marche à gravir. »
Et pour réussir ce qu’il n’a encore jamais connu dans son histoire, le club provençal a joué à l’intersaison la carte de la stabilité et reconduit son staff technique. Que ce soit l’ancien flanker de Grenoble puis du Pays d’Aix Gwendall Ollivier ou l’ancien demi d’ouverture formé à Foix et passé par Aurillac et le Pro D2 Guillaume Marque. Il lui a quand même fallu se séparer de l’une de ses pièces maîtresses son demi de mêlée sud-africain Jean Nel séduit par HyèresCarqueiranne et la Fédérale 1. « On espérait pouvoir le conserver », regrette, aujourd’hui, Guillaume Marque. À 32 ans, le flanker Yoann Faure a aussi définitivement rangé ses crampons et le talonneur Geoffrey Senges a pris le chemin du Sud-Ouest.
Pour autant, Aix-en-Provence a conservé son ossature et a réussi à piocher quelques jolis renforts avec ses voisins de Provence Rugby Fabien Soto ou le Sud-Africain Martin Sauls. « Notre moyenne d’âge sera encore de 23-24 ans, c’est jeune et l’on manque parfois de maturité sur des matchs couperets, n’oublie toutefois pas Guillaume Marque. Par moments, on joue trop, on relance à la main, on déplace beaucoup le jeu et l’on met parfois de la folie dans notre rugby. Il faudrait arriver à conserver davantage notre stratégie de jeu à l’esprit, mais le jeu a toujours été notre ADN. » Il n’y a plus qu’à grandir. L’accession est peut-être au bout du chemin.