Midi Olympique

Paddy Jackson, nouveau départ

- V. B.

Avant de se retrouver dans la colonne des faits divers, Paddy Jackson avait suivi une trajectoir­e rectiligne, cousue de fil doré depuis le plus jeune âge. Né à Lansbury, dans les environs de Belfast, il emménage à Birmingham où part travailler son père, commercial dans l’industrie du tabac. Le passage en terres anglaises coïncide avec ses années ballon rond et scelle sa dévotion au Liverpool FC. De retour sur son île natale, à 7 ans, il se consacre au sport familial : « Toute ma famille jouait au rugby, mon père, mon oncle, mes cousins… Je n’avais pas vraiment le choix », sourit-il. Aux Belfast Harlequins Mini Rugby, il bascule définitive­ment.

« Dès mes débuts, j’avais une pleine confiance dans ma capacité à devenir joueur profession­nel. J’ai toujours eu cette foi. Tous les ans, quand les professeur­s me demandaien­t ce que je voulais faire plus tard, je répondais :

« Jouer au rugby. » » Jeune garçon, il admire Ronan O’Gara et accroche des posters de Brian O’Driscoll dans sa chambre. Paddy Jackson intègre le Methodist College de Belfast mais les études paraissent secondaire­s. Sa destinatio­n suivante est toute trouvée : Ravenhill. « De l’école, j’ai directemen­t rejoint l’Ulster Academy à 18 ans. J’ai eu ma première cape dans la foulée. » Le 18 mars 2011, à 19 ans, il lance sa carrière au plus haut niveau face à Newport, à domicile. Il portera à 122 reprises la tunique verte de l’Ulster. Brillant maître à jouer de la province, l’associé de Ruan Pienaar à la charnière finit par être retenu en sélection. En mars 2013, il endosse la tunique du XV du Trèfle floquée du numéro 10. La suite logique de son ascension. Elle se heurte alors à la concurrenc­e de Jonathan Sexton : « C’était enrichissa­nt de le côtoyer en tant que jeune joueur. Mais en grandissan­t, j’ai moi aussi voulu être le numéro 1. Ça m’a poussé à donner plus pour prendre sa place. Tous ces efforts m’ont permis de progresser. » À défaut de déboulonne­r le Leinsterma­n de son piédestal. Son bourreau, aussi, en finale, de Coupe d’Europe, en mai 2012 (14-42). Lors de la Coupe du monde 2015, le polyvalent trois-quarts, victime de la concurrenc­e de Sexton mais aussi de Madigan, doit se contenter de vingt-trois minutes de jeu face à la Roumanie. Par la suite, il parvient à grimper dans la hiérarchie : il est titularisé à neuf reprises à l’ouverture entre février 2015 et juin 2017 avec au passage des contributi­ons majeures aux succès en Afrique du Sud ou contre l’Australie. Son inculpatio­n, à la suite d’une plainte pour viol, pour des faits remontant à l’été 2016, place sa carrière en suspens pendant plus d’un an. Sa deuxième vie sportive débute en France, cet été.

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Photo Michel Clementz

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